Portrait de vignerons La Tour d'Aigue
Passé sous pavillon belge en 1999, le Domaine La Dorgonne est la propriété de deux familles, Parmentier et Jolly. Dès la première année d’acquisition, Bauduin Parmentier restructure le vignoble et crée la cave. Son neveu, Nicolas, le rejoint en 2005 pour le seconder, puis lui succéder. Il initie alors une conduite en viticulture bio et crée en 2006 des sentiers de promenade autour du Domaine. Précurseur d’oenotourisme, le Château La Dorgonne produit en moyenne 72.000 bouteilles par an et vend aujourd’hui 60 % de sa production aux visiteurs!
Situé à la Tour d’Aigues dans le Vaucluse, le Château La Dorgonne s’étend sur 72 hectares d’un seul tenant, se pare d’une mer de vignes, se borde de champs d’oliviers, s’étaye de quelques pâturages, possède une belle bastide pour Château et des dépendances en pierre sèche et tuiles pour abriter caves, bureaux et accueil. Il s’inscrit dans le parc naturel du Lubéron, très apprécié par les touristes. Hier cette propriété avait une vocation agricole; depuis 1999, date de sa reprise, elle est devenue un Domaine viticole de 28 ha.
En l’an 2000, Bauduin Parmentier, passionné de bons vins comme le sont les grandes familles belges, arrache et replante 40 % du vignoble avec une mise en exergue des principaux cépages: Cabernet Sauvignon, Grenache Noir, Ugni Blanc, Merlot, Cinsault et Syrah. Il construit une cave agrémentée de cuves inox, foudres et fûts. Titulaire d’un diplôme de droit, son neveu Nicolas, épris de nature et d’écologie, vient le seconder en 2005, puis lui succéder. Ensemble, Bauduin et Nicolas décident d’une conduite du vignoble en bio qui sera certifiée en 2007. Leur credo? «Un bon vin relève à 80 % du travail de la terre, à 20 % de l’élevage en cave, où l’intervention humaine dans les chais doit être a minima».
Fidèles à leurs convictions, ils développent une méthode de culture Bio-Active pour dynamiser le terroir. Ils introduisent dans l’inter-rang des céréales en hiver et pas moins de seize variétés de graminées à la belle saison. Les légumineuses fixent l’azote. Les céréales ont des vertus antibactériennes. Les crucifères et la moutarde favorisent le décompactage et le drainage des sols... Au printemps tous ces végétaux sont pincés et rabattus au sol pour préserver le système racinaire et lemulch, formé par la décomposition, recréé au pied de la vigne de la biomasse. «Cette méthode de culture pertinente développe l’activité organique du terroir en profondeur et apporte de la complexité aromatique à nos vins».
Nicolas est aux petits soins pour son vignoble qu’il traite avec bouillie bordelaise, soufre et algues. Et n’hésite pas, au nom de la qualité, à ébourgeonner, faire des vendanges vertes, éclaircir et effeuiller ses pieds de vigne pour maîtriser les rendements (en moyenne 22 hecto/hectare). En retrouvant la vie, les sols du Château La Dorgonne nourrissent la vigne qui produira naturellement des vins très aromatiques. Les graminées sauvages refleurissent, et les mésanges, les rossignols ré-enchantent les lieux!
Tous les acteurs de la vigne, tous les employés à la cave ont été formés pour informer avec sourire le visiteur qui, charmé, remplira le coffre de sa voiture d’AOC Côtes du Lubéron, Exception du terroir 2009, mono cépage Syrah; de Rouge Château, assemblage de Syrah et Grenache; ou de vins de pays Pinot 2009, Cabernet Sauvignon 2008, Merlot 2008.
Précurseur de l’œnotourisme, Nicolas explique: «On se bat pour donner de la visibilité au Château La Dorgonne, de l’éclat à notre marque, au nom de la qualité. Tout est produit sur place avec passion. Tout est fait à la main: la taille, les traitements, les vendanges en vert ou annuelles, le tri. L’œil et le palais de l’homme décident de la maturité et du ramassage. Pas de compensation en cave à La Dorgonne.
Nos rouges avec leur finesse, et leur délicatesse, leur fruit, leur volume et leur longueur en bouche, leur matière, leur structure, leurs tannins ronds et soyeux sont notre fierté. Ils sont traités en vins d’assemblage ou en mono cépage (Syrah, Merlot…).
Château la Dorgonne