Concours Meilleur Sommelier de France 2008
Perpignan
C’est officiel depuis ce lundi 10 novembre: Manuel Peyrondet, 28 ans, est le Meilleur Sommelier de France 2008! Très à l’aise devant un public de 600 personnes, le brillant sommelier de la maison Taillevent s’est distingué par ses capacités techniques aux épreuves de dégustation, peut-être aussi par son goût du risque. Tous les candidats ont fait preuve d’un professionnalisme irréprochable et ont impressionné le jury par la palette de leurs talents. C’est avec émotion que le Président de cette édition, Serge Dubs, a salué la renaissance de la profession tout entière, une profession unie et fière de son évolution. Sommeliers, institutionnels et grand public ont ensuite célébré la victoire de Manuel Peyrondet à l’invitation du CIVR, en dégustant une sélection de vins du Roussillon, autres stars de cette journée en terre catalane.La profession de sommelier a bien évolué depuis la création de la compétition nationale dans les années 60! Comme le rappelait Paul Brunet en préambule, lorsque lui-même remportait le titre en 1966, le métier de sommelier était alors en voie de disparition; la littérature professionnelle était rare, l’outil internet inexistant. Aujourd’hui, cette profession riche et exigeante suscite plus que jamais les vocations. Cette 25ème édition au Palais des Congrès de Perpignan en était la parfaite illustration: quatre candidats d’un excellent niveau s’affrontaient devant un jury séduit par la polyvalence des jeunes recrues. Et pour cause: au vainqueur Manuel Peyrondet, ex-meilleur Jeune Sommelier de France et ex-finaliste à l’édition nationale 2006 face à Pascal Léonetti, se mesuraient les candidats suivants:
• Pascaline Lepeltier (Groupe «Rouge Tomate»), première jeune femme dans l’histoire du prestigieux concours à accéder aux épreuves finales
(elles étaient deux en demi-finale avec Julie Dupouy). Vivacité d’esprit et précision d’analyse caractérisent la jeune fille qui passait en première position,
s’illustrant au passage par son anglais parfait, fruit de son expérience aux Etats-Unis;
• Antoine Pétrus («Les Ambassadeurs», Le Crillon, Paris): ce jeune candidat que vous présentait récemment Sommeliers international a fait
une prestation tout en maîtrise et en élégance, fort de son expérience dans les palaces deauvillois et parisiens;
• Hervé Schmitt («Le Relais de la Poste», La Wantzenau), meilleur jeune Sommelier d’Alsace 2005, a également livré le meilleur de lui-même.Arnaud Chambost, Eric Allouche, Paul Brunet, Jean-Marie Stoeckel, Michel Hermet, Philippe Faure-Brac, Christian Péchoutre, Alain Fanjaud,
Manuel Peyrondet, Jean-Luc Jamrozik, Serge Dubs, Catherine Doré, Jean-Pascal Paubert, Gisèle Marguin, Antoine Woerlé, Eric Duret.
Cinq épreuves attendaient les quatre finalistes afin de tester leurs différentes aptitudes professionnelles:
1. Analyse organoleptique et description des caractéristiques de cinq vins:5. Dégustation à l’aveugle et reconnaissance de quatre vins blancs: un Gewürztraminer Vendanges tardives 2002 de chez Joseph Meyer;
un Valais de chez Fontana 2006; un Tokay de Hongrie 1993; un Vincento de Toscane 2000 du Domaine Pacina à 19° (élevage de 5 ans).
6. Question finale sur la spécificité et les caractéristiques principales du métier de sommelier.Hervé Schmitt, Pascaline Lepeltier, Antoine Pétrus, Manuel Peyrondet
Aux connaissances techniques requises et à l’aptitude à coordonner service rapide et contact relationnel avec le client, s’ajoutaient bien-sûr la gestion de la pression face à l’enjeu que représente le titre national. Toutes choses auxquelles sont préparés les sommeliers d’aujourd’hui durant des mois: prise de parole en public, aisance relationnelle, improvisation humoristique et théâtrale... Face au stress, ils sont nombreux à recourir à la sophrologie, au yoga ou aux arts martiaux. Tous sont coachés et évalués, ce qui transparaît dans le niveau général des épreuves!
Pour Manuel Peyrondet, «c’est un rêve qui se réalise». Entraîné depuis juillet 2008 par Jean-Philippe Couturier, de la société de consulting Innoven, et par Jean-François Granadel pour l’improvisation et la maîtrise du stress, il prouve que «le métier de sommelier crée toujours l’occasion conviviale, le moment amical avec les gens». Dédiant sa victoire à Jean-Claude Vrinat du restaurant Taillevent, ainsi qu’à l’ensemble des personnes l’ayant accompagné dans cet entraînement intensif, il a versé quelques larmes avant de fêter comme il se doit cette réussite avec ses amis sommeliers.Passées les épreuves de la finale et encore sur un nuage, Manuel Peyrondet a pris place sur le podium installé au cœur de l’église des Dominicains. C’était l’heure de la remise des prix et des félicitations officielles. Celles de Serge Dubs, président de l’UDSF; Fabrice Rieu, président du Conseil interprofessionnel des vins du Roussillon et Jean-Paul Alduy, député maire de Perpignan.
Yves Zier et Selma Regincos,
responsable communication
et responsable promotion du CIVR.
«C’est un grand moment pour le Roussillon», ajoutait Yves Zier, responsable de la communication au CIVR. 150 sommeliers venus de la France entière, des vignerons, des cavistes…
Une occasion unique de faire découvrir la gamme des vins du Roussillon, qui s’élargit de plus en plus, à un nombre important de prescripteurs et de passionnés. Vins doux naturels, vins blancs, rouges ou rosés, vins secs ou effervescents…«Le Roussillon est la seule région à produire des vins d’une telle diversité», ajoutait Fabrice Rieu, Président du CIVR, fier de la richesse de ses terroirs cernés par la mer et la montagne.
Et Gérard Sanson, directeur du CIVR, de conclure: «C’est un honneur pour le Roussillon d’accueillir
cette édition. C’est aussi l’occasion de mettre un coup de projecteur sur l’appellation. Plus que jamais,
le sommelier est une passerelle entre le vigneron et le client, apportant à ce dernier sa connaissance
en le conduisant au plaisir.»
Christelle Faure-Némery