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MOF sommellerie

09/03/2018
sélection rime avec humilité

Pour les 70 candidats présents à Montpellier à l’occasion de la première phase du concours, les épreuves cachaient parfois des subtilités inattendues. Mais à chaque étape, c’était bien l’expérience professionnelle qui était sollicitée.
 

Mobilisés autour de Philippe Faure-Brac, président de la classe sommellerie, et de Serge Dubs, directeur du concours, les membres du comité technique et du jury du 6e concours « Un des Meilleurs Ouvriers de France sommelier » ont accueilli 70 candidats. Un nouveau record même si, entre la clôture des inscriptions et ce dimanche 28 janvier, 26 sommeliers ont finalement renoncé...

Avec l’appui de la région Occitanie et en particulier de l’équipe du lycée hôtelier Georges-Frèche de Montpellier, les meilleures conditions possibles ont été réunies pour que la sélection se déroule en toute sérénité pour des professionnels venus parfois de très loin : Etats-Unis, Canada, Afrique du Sud, Suisse et Espagne.

Pascaline Lepeltier était arrivée quelques jours plus tôt de New York où elle travaille depuis plusieurs années, avec un objectif clair. « C’est avant tout un défi personnel. J’ai envie de me situer par rapport à la façon dont j’ai pu évoluer professionnellement depuis que je suis aux USA. L’approche du vin comme du service est différente là-bas, il est donc bon de revenir à des choses que j’ai un peu oubliées. Le MOF n’est pas un concours d’érudition. Ici, nous sommes plus confrontés à des épreuves de maturité où la compréhension peut prendre le pas sur les connaissances. C’est aussi une opportunité de démontrer que l’on sait délivrer le savoir. » Un registre différent du concours du Meilleur Sommelier de France dont elle a été finaliste à trois reprises.

Ce recul, Patrick Borras, chef sommelier du groupe Gagnaire, a su le prendre en même temps qu’il a accepté de remettre en question non seulement son savoir, mais aussi d’une certaine façon son image. « Je me suis inscrit pour la première fois afin de vivre de l’intérieur ce concours qui représente le métier et le savoir-faire français. Il récompense ce que l’on fait tous les jours dans nos établissements. Même si j’ai trouvé très court le temps alloué au questionnaire, dans l’ensemble je suis plutôt satisfait. »

Sauf que l’on ne sait jamais très bien ce qui est attendu par les membres du jury. Ce que résume Eric Goettelmann, chef sommelier du groupe Bernard Loiseau et finaliste de l’édition 2015. « On peut s’être préparé de manière intensive et constater que ce qui est demandé n’a rien à voir. Pour moi, c’est le concours le plus déstabilisant à l’image d’un questionnaire très vaste. Au Meilleur Sommelier de France, on est dans le vin. Au MOF, il n’y a pas de limite et la culture générale demandée est si vaste qu’il est difficile d’avoir réponse à tout... »

A l’issue des ateliers pratiques qui permettaient de juger la maîtrise d’un service rendu complexe pour beaucoup en raison de l’utilisation d’une pipette afin de remplir un verre de Rivesaltes 2002 du Mas Delmas depuis une dame-jeanne (une bonbonne en verre de 10 litres), la gestion d’un commis avant le début d’un dîner et enfin la précision d’un accord mets-vins dans un contexte bien précis, tous les candidats ont dû se résoudre à la patience... L’annonce de la liste des finalistes formulée par le COET et l’Education nationale n’étant prévue que quelques semaines plus tard.

Jean Bernard

 

www.sommelier-france.org