Je m'identifie

Château Panigon

14/05/2018
Amour et Panigon : entre charme et tradition

C’est en 2006 que Georges Dadda et Corinne Leveilley sont arrivés de toute urgence au Château Panigon, reprenant le vignoble familial. Il fallait une révolution pour émanciper le domaine engourdi et affirmer son élégance. C’est chose faite dans un gant de velours. Leurs deux Crus Bourgeois récoltent chaque année des médailles et partent au bout du monde.
 

Georges Dadda et Corinne Leveilley

Avant d’être vigneron, Corinne créait et vendait du linge de luxe pour l’Elysée et Georges travaillait dans la communication. « Reprendre le vignoble de mon beau-père nous a passionné. Il a fallu tout repenser, les vignes, le chai, les vins n’avaient même plus le label Cru Bourgeois ! Mon beau-père a manqué d’énergie vers la fin. Il a fallu faire évoluer la qualité des vins et tout moderniser », explique Georges Dadda. Le couple relève le défi, replante, renouvelle le cuvier, met en place un cahier des charges rigoureux, fait appel à Eric Boissenot pour l’élaboration des vins.

La nouvelle influence se ressent immédiatement. Dès 2008, le vin revient dans les rangs des Crus Bourgeois, obtient en 2016 un logo HVE – Haute Valeur environnementale – et accumule les médailles. « Quatre à cinq en moyenne par vin ! Or, argent, bronze… nos deux cuvées sont vendues par la Place de Bordeaux. 80 % de nos vins partent à l’export notamment sur les marchés asiatiques. Les médailles sont un élément important pour ces marchés. Mais il y a eu un coup de frein avec les relations internationales tendues qui ont ralenti les ventes. Nous sommes 270 Crus Bourgeois dans le Médoc, il faut se battre tous les jours, à la fois sur le terrain qualitatif et sur la partie commerciale. Nos vins sont positionnés dans la fourchette haute pour les négociants, il s’agit de garder le cap de la qualité et de progresser sans cesse. Ici, en AOC Médoc, nous sommes loin des 1000 euros la bouteille que peuvent franchir certains crus illustres ! Bon nombre de domaines familiaux sont contraints de baisser la garde sur la qualité, le prix de vente interdisant tout investissement… ».

L’exploitation, d'une belle unité de 53 ha, produit deux cuvées distinctes, toutes deux classées Crus Bourgeois : Château Amour et Château Panigon, pour un total d’environ 350 000 bouteilles. Le vignoble, 45 % Cabernet-Sauvignon, 50 % Merlot et 5 % Petit Verdot, se situe sur des croupes de graves dignes des meilleurs terroirs du Médoc et bénéficie des influences atlantiques de l’Océan tout proche, et de la présence de l’estuaire de la Gironde, créant ensemble les conditions climatiques favorables au développement des cépages et à la bonne maturité des raisins.

Ici, pas de premier et de second vin, les deux marques correspondent à deux identités différentes. L’un, Panigon, dont le nom est tiré d’un personnage rabelaisien de buveur inassouvi, est contre toute attente le Cru Bourgeois classique dans le respect de la tradition médocaine, élégant, précis, profond. Le Château Amour, nom d’une parcelle du domaine, joue quant à lui sur un côté plus charmeur, immédiat et gourmand. Pour l’anecdote romantique, de vieux platanes de 400 ans forment un cœur à l’entrée de la chartreuse du 18ème siècle…

Bénédicte Chapard

 

 

www.chateaudepanigon.fr