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Domaine Faiveley

23/09/2019
Chronique d’un retour au premier plan

En quelques années, Erwan Faiveley, à la tête du domaine familial éponyme, et Jérôme Flous, directeur technique, ont radicalement fait évoluer le style de ce grand nom de Nuits-Saint-Georges. Pour le plus grand bonheur des aficionados du domaine bourguignon.
 

En 2005, François Faiveley décidait de passer la main à son fils Erwan. Ce dernier n’était encore qu’un tout jeune homme, 25 ans, mais son empreinte sur la vie du domaine ne tardera pas à se faire sentir. D’autant qu’il va s‘entourer rapidement d’un fin technicien à la compétence à la fois viticole et œnologique : Jérôme Flous (arrivé en 2007). Résultat : des vins qui ont rarement eu autant d’éclat et de précision. Le domaine de Nuits-Saint-Georges souffrait jusqu’alors de sa réputation d’élaborer des vins rouges austères dans leur jeunesse. Un style qui méritait un aggiornamento. C’est chose faite. Depuis Eve, la sœur d’Erwan, a également rejoint l’entreprise familiale (2014).

En bon Bourguignons, ils ont mené parallèlement un travail dans les vignes et en cave. Le travail du sol a ainsi été généralisé et les tâches réorganisées pour que les vignerons soient en charge d’un parcellaire précis qu’ils suivent tout au long de l’année. L’élevage en fût a également été revu en profondeur avec de nouveaux fournisseurs. Les bois utilisés connaissent de longues périodes de séchage afin d'éviter tout caractère végétal aux vins.

Eve et Erwan Faiveley

C’est en fait tout l’outil de travail qui a été repensé : le domaine inaugurait, l’année dernière, une nouvelle cuverie sur son site historique de Nuits-Saint-Georges. Un édifice de 11 mètres de hauteur habillé d'une charpente métallique style Eiffel, doté d'une haute porte vitrée en ogive. Une belle réussite architecturale, donnant sur les vignes de l’appellation, mais aussi un aménagement comme en rêverait tout vinificateur. Il permet de travailler au maximum par gravité et d’éviter le pompage des vins.
Deux ans plutôt, Faiveley s’était également doté d’une nouvelle cuverie sur son site historique de Mercurey permettant de vinifier et d’élever les 72 hectares exploités en Côte chalonnaise (la famille y est implantée depuis 1933).

Des outils pour bichonner les 120 hectares du domaine, du nord de la Côte de Nuits à la Côte chalonnaise, dont 12 hectares Grands Crus et en 27 Premiers Crus. Un domaine, parmi les plus conséquents en Bourgogne, qui s’est étoffé ces dix dernières années dans de beaux terroirs avec la reprise en 2013 du domaine Dupont-Tisserandot à Gevrey-Chambertin et du domaine Monnot à Puligny-Montrachet (2008).

En 2014, Faiveley mettait même deux pieds à Chablis en reprenant le domaine Billaud-Simon. Pas moins de 20 hectares de vignes où figurent quatre Grands Crus (Les Clos, Les Preuses, Vaudésir et Les Blanchots), quatre Premiers Crus (Montée de Tonnerre, Mont de Milieu, Fourchaume et Vaillons).

Bref, le domaine entend, plus que jamais, jouer son rôle de locomotive de ces différents vignobles.

Laurent Gotti / Crédits photos : Serge Chapuis

 

 

Ce qu’en pense Paolo Basso

Domaine Faiveley, Corton Charlemagne Grand Cru 2015
Très beau nez distingué, fin avec un joli équilibre entre bois et fruit. En bouche, vin riche et volumineux avec une minéralité exceptionnelle. Onctueux, riche et persistant. Garde : à boire – 2025.

Domaine Faiveley, Corton Charlemagne Grand Cru 2017
Au nez, très belle note de boisé de classe, des épices, du poivre blanc, du citron frais et des fleurs blanches. Une touche d’origan très intrigante. En bouche, très minéral et savoureux, riche avec de la distinction, profond, très minéral. Persistant et expressif.

 

www.domaine-faiveley.com