Cépages Gers
Dans les années 70/80, Jean-Paul Houbart, technicien de la cave de Plaimont, a commencé à répertorier de vieilles souches et à conserver des variétés comme le Tannat Meunier, le Tannat Quillard ou encore le Miousap. En 1999, ce travail a pris une tournure plus scientifique avec la participation de l’ENTAV, de l’Onivins, de l’INRA et de la Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Une prospection d’une dizaine de parcelles a été réalisée, en particulier une parcelle préphylloxérique franche de pied. Depuis 2002, sur 63 ares, 5.002 pieds ont été plantés. Une quarantaine de variétés a été repérée comme intéressante, au sein de laquelle on compte 11 cépages reconnus après identification génétique et inscrits au catalogue français, 9 autres encore présents dans les mémoires mais presque oubliés, 6 référencés mais «oubliés »,
11 cépages inconnus, un cépage à l’état sauvage (Lambrusque) et 2 non identifiés.
Ce trésor, suivi par les Producteurs de la cave en partenariat avec d’éminents chercheurs et centres de recherches publics, a vécu les vendanges 2010. Pour la troisième année consécutive, des micro-vinifications effectuées sur ces cépages ancestraux permettront d’appréhender ceux qui apporteraient encore plus de richesse dans les vins d’assemblage pour l’appellation Saint-Mont.Conserver ce patrimoine, le valoriser en inscrivant de nouvelles variétés ou nouveaux clones au catalogue officiel, donnerait aux vignerons l'opportunité de marquer la typicité de la production locale, mais aussi de s’adapter au changement climatique, ou encore de diminuer les intrants en adoptant des plants plus résistants aux maladies. La conservation permet de faire des recherches de parenté, notamment par ADN, mais aussi d’élargir les possibilités de la création variétale. Aujourd’hui, la mise au point de méthodes biochimiques d’identification, de codage génétique et par phénotypes, vient confirmer ou infirmer les résultats obtenus par les observations morphologiques. Deux cépages inconnus sont suivis de près pour leur qualité : le «Plant Dubosc n°1» en cépage rouge et le «Pédebernade 4 rosé» en cépage blanc. Avant toute utilisation, il faudra les baptiser. L'étape suivante sera, comme pour tous les nouveaux cépages intéressants, l’inscription au catalogue des cépages (avec un délai de six ans minimum) ou la sélection d’origines locales de cépages connus (un délai de huit ans).
En 2006, 20 variétés de cépages représentaient 86% du vignoble français, contre 53% en 1958. Dans le même temps, des cépages secondaires ont disparu. La biodiversité transmise par nos ancêtres et observée dans ce conservatoire pourrait bien faire un pied de nez à la simplification des cépages actuels, plus productifs et à la mode, pour enrichir les assemblages des vins du Sud-Ouest.
F. VaraineTannat: cépage rouge de Madiran, Saint-Mont, Béarn et Irouléguy. Appelé Bordelez Beltza en basque. L'origine du nom vient de l’occitan «Bordalès», c’est-à-dire Métairie, ayant donné bordaler (métayer), la borde signifiant grange en béarnais.
Merlot: croisement entre Cabernet Franc et Magdelaine Noire des Charentes.