Je m'identifie

Le Président de l’Association des Sommeliers de Hong Kong et de Chine à Bordeaux

05/12
France

France Bordelais



Le Président de l’Association
des Sommeliers de Hong Kong
et de Chine à Bordeaux




Diplômé de l’Université de l’Australie du sud, Nelson Chow possède plus de 30 ans d’expé­rience en management dans le secteur de l’hôtellerie, et dans l’appré­ciation et l’enseignement des vins. Son expertise dans le domaine lui a valu un certain nombre de titres professionnel­lement très respectés : il a été intronisé Chevalier de la Gastronomie Française et Commandeur du Bontemps, il est confé­rencier agréé par l’Ecole du Vin de Bordeaux (CIVB*).
Il est l’actuel président de l'Association des Sommeliers de Hong Kong et de Chine, et c’est en tant que tel que SommelierS International l’a invité pour une semaine de dégustation en Aquitaine.






Accueillis au Grand Hôtel de Bordeaux et Spa, Nelson Chow et sa charmante épouse Angelle sont arrivés le 23 novembre dernier dans la capitale du vin. De Saint-Emilion à Saint-Julien, de Margaux à Lalande-de-Pomerol, des Graves au Haut-Médoc, de Pessac-Léognan à Blaye en passant par le Cognac et le Bas-Armagnac, leur programme fut chargé mais les rencontres riches de découvertes et de convivialité.

*Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux


Jeudi 24 novembre


Le temps était froid et brumeux, la Garonne se voilait encore de brouillard lorsque nous avons quitté Bordeaux pour Château Reynon, à Beyguey, en appellation Premières Côtes de Bordeaux. Nous étions ensuite attendus pour déjeuner à Château Lesparre, à Beychac et Caillau, puis au Château Berthenon en Premières Côtes de Blaye, et enfin à Château Cantinot, à Cars, pour le dîner.


Château Reynon

Le Château Reynon est situé à Béguey, près de Cadillac, dans les Premières Côtes de Bordeaux, sur un coteau de la rive droite de la Garonne exposé plein sud. Une partie du vi­gnoble occupe aussi, sur la commune voisine de Laroque, de magnifiques pentes tournées vers le sud-est et l'ancienne terrasse calcaire d'un petit affluent de la Garonne, l'Oeuille.

C’est en 1958 que Jacques David, issu d’une vieille famille de viticulteurs du village voisin, en fait l’acquisition. Sa fille, Florence, et son gendre, Denis Dubourdieu, lui succèdent en 1976. Grâce à leurs efforts, Château Reynon est aujourd'hui l'un des crus les plus renommés de l'appellation.

Denis Dubourdieu est considéré comme l'un des meilleurs spécialistes de la vinification et de l'élevage de Bordeaux. Professeur d'œnologie à l'Université de Bordeaux et conseiller de nombreux producteurs en France et à l'étranger, il est simultanément vigneron et vinificateur dans ses différents vignobles : le Château Reynon, le Château Doisy-Daëne, le Clos Floridène et le Château Haura.

En son absence, c’est sa femme, Florence, qui nous accueille avec un doux sourire, bientôt relayée par leur fils Jean-Jacques. Diplômé d’économie, ce dernier est responsable de la distri­bution et de la promotion des domaines familiaux. Il nous explique qu’au début des années 80, Château Reynon est surtout connu pour ses vins blancs secs de Sauvignon. Son chai est d'ailleurs, à cette époque, le lieu d’expérimentation favori de Denis, alors jeune chercheur à la Faculté d’Œnologie, spécialisé dans la vinification des vins blancs secs.



Les techniques de macération pelliculaire et d’élevage sur lies en cuve des cépages Sauvignon et Sémillon seront d’abord optimisées à Reynon, avant d’être largement préconisées ailleurs dans le monde.

La restructuration du vignoble débute en 1988. Les vignes sont replantées progressivement à 5.500 pieds par hectare. 12,8 hectares consacrés aux blancs comportent 87 % de Sauvi­gnon et 13 % de Sémillon. Les 25 hectares rouges sont constitués de Merlot (81 %), Cabernet Sauvignon (6 %), et Petit Verdot (13 %). Cette transformation permet de révéler le remarquable potentiel du terroir argileux de Reynon pour les vins rouges.

Comme celui des autres domaines de la famille Dubourdieu, le sol de Château Reynon, exclusivement entretenu par les labours traditionnels, ne reçoit aucun herbicide. Les fumures organiques sont à base de composts végétaux. Ebourgeonnages, palissages, effeuillages sont effectués à la main avec un soin méticuleux.
Le Château Reynon produit un vin rouge d'appellation Premières Côtes de Bordeaux, un Sauvignon Blanc et un rosé, tous deux d’appellation Bordeaux. Certaines années particu­­lièrement favorables au développement de la pourriture noble, Reynon renoue avec une tradition ancienne de ces coteaux de la rive droite de la Garonne - jadis largement dévolus aux grands vins liquoreux - en produisant une petite quantité d’un étonnant Cadillac à dominante Sauvignon. En outre, depuis 2004, un vin rouge de Merlot, élevé en cuve et mis en bouteille dans l’été qui suit la récolte, est commercialisé sous le nom de « Double D ».
Les seconds vins (blanc et rouge) sont mis sur le marché sous le nom de Clos de Reynon.
Mais Jean-Jacques Dubourdieu est aussi, au sein de la famille, celui qui supervise la vinification des crus de Barsac. Cédant à sa passion, il nous fait découvrir le Château Doisy-Daëne, Second Cru Classé en 1855. Reconstitué pour l'essentiel dans les années 50 à 60, le vignoble est âgé de plus de 40 ans. Sa surface est actuellement de 18,2 ha. Etabli à 7.000 ceps par hectare, il associe le Sémillon (86 %) et le Sauvignon (14 %). Il produit à la fois un grand vin de Sauternes et un Bordeaux blanc sec racé et très original, le Grand Vin Sec du Château Doisy-Daëne, ainsi que, dans les grands millésimes, la célèbre et rare cuvée L’Extravagant, d'une richesse inégalée.


Jean-Jacques Dubourdieu et Nelson Chow









Château Reynon
33410 Beguey
Tél. +33 (0) 5 56 62 96 51
www.denisdubourdieu.fr
Château Lesparre

La famille Gonet avait organisé un superbe déjeuner-dégustation au cours duquel nous furent servis différents vins des propriétés fami­liales: Pessac Léognan Château Haut Bacalan 2009, Graves de Vayres Château Lesparre Grand Vin 2009, Graves de Vayres Château Lesparre Blanc 2010, Graves de Vayres Château Lesparre Rouge 2007, Pessac Léognan Château Haut L'Evêque 2006, Pessac Léognan Château d'Eck 2007 et bien sûr le somp­tueux Champagne Michel Gonet Cuvée Prestige 2004. L’as­sis­tance était internationale, les convives appartenaient tous au monde du vin.

Situé à mi-chemin entre Bordeaux et Libourne, le domaine du Château Lesparre s’étend sur deux appellations :



Nelson Chow, Charles-Henri et Frédéric Gonet

Bordeaux Supérieur et Graves de Vayres, réparties sur les communes de Vayres et Caillau (rive gauche de la Dordogne, face à Saint- Emilion).
Cette vaste propriété possède à la fois un passé historique - elle est un très ancien domaine seigneurial - et un passé viticole puisque ses vins sont cités depuis plus de cent cinquante ans.
La famille Gonet, déjà célèbre pour ses Champagnes, l’achète en 1986. Le challenge étant de découvrir et d'apprivoiser de nouveaux cépages tout en apportant les méthodes champenoises en vue de se démarquer et d'augmenter la qualité de leurs produits. Nécessité donc de se diversifier, d'élargir la gamme et d'innover en permanence à travers les techniques de vinification.Pour les deux frères, Frédéric et Charles-Henri Gonet, l’augmentation constante de la qualité du vignoble et des vins est une priorité. Tout d'abord en 1990, on parle d'une « propriété pilote », c'est le passage en culture raisonnée de toute l’exploitation viti-vinicole. En 2006, le domaine aborde l’agriculture biologique, puis la biodynamie en 2010. Le château poursuit cette démarche environnementale depuis 20 ans maintenant et les résultats observés tant à la vigne qu’au niveau des vins sont impressionnants, bien supérieurs aux attentes.

Le Château Lesparre couvre aujourd’hui une superficie de près de 200 hectares, dont 125 ha plantés de vigne. Les cépages sont traditionnels avec toutefois une préférence pour le Merlot qui trouve toute sa dimension dans cette région.



Les vendanges sont partiellement effectuées à la main puis vinifiées en cuves inox thermo-régulées, en respectant à la fois les traditions et les techniques les plus modernes. Les vins de l'appellation Bordeaux Supérieurs sont élevés en cuve avec micro-oxygénation permettant d'affiner les tanins tout en développant les arômes du vin. Les Graves de Vayres reposent durant de longs mois en barriques de chêne, neuves pour moitié, qui apportent structure et complexité.
Les vins rouges sont issus de Merlot (60 à 70 % selon les millésimes), de Cabernet-Sauvignon (10 à 20 %) et de Cabernet-Franc (10 à 20 %). Les blancs secs sont issus de Sémillon (50 à 60 %), Sauvignon (30 à 40 %) et Muscadelle (10 %). Enfin, le domaine produit un Bordeaux rosé, pur Cabernet-Sauvignon.
Depuis plusieurs années, la famille Gonet réinvestit le marché asiatique, permettant ainsi des échanges commerciaux constants et croissants, dans l’optique de répondre à l'émergence de la consommation du vin rouge encouragée par le gouvernement chinois.
En septembre 2010, certaines scènes du
film « L'Amour jusqu'au bout », du réalisateur chinois ZHANG YIBAI, ont été tournées au Château Lesparre.

Château Lesparre
Moustey
33750 Beychac-et-Caillau
Tél. +33 (0) 5 57 24 51 23
www.gonet.fr Château Berthenon Après quelques errances dans les vignobles où nous nous sommes perdus à cause du brouillard de plus en plus dense, nous sommes arrivés, à la tombée de la nuit, dans ce domaine de 32 hectares. Henri Ponz et sa fille Thérèse nous ont fait les honneurs de leur propriété avec beaucoup de gentillesse.
C’est en 1953 que Paul Planteur (le grand-père) a racheté Château Berthenon qui était quasiment à l'abandon. Il l’a rapidement transmis à ses enfants et ce sont eux, Léa et Henri, qui l’ont remis en état et l'ont fait prospérer. Depuis 1999, le relais a été passé à la troisième génération, Thérèse et Thierry, mais Henri est toujours là. Les vignes les plus anciennes, celles qu’il a plantées dans sa jeunesse, dépassent désormais les 50 ans.
Aujourd’hui, le Château Berthenon produit en moyenne 1.800 hl de vin par an, en appellations Premières Côtes de Blaye et Bordeaux. Le vignoble est conduit en culture raisonnée pour respecter au mieux les vignes et leur permettre d'exprimer toutes les qualités du terroir, fortement influencé par la proximité de l'estuaire de la Gironde et de l'Océan.
Pour le vin rouge, le Merlot (70 %) apporte son fruité, sa rondeur, ses tanins fins et racés. Le Cabernet Sauvignon (27 %) donne au vin son caractère fleuri puis épicé.



Nelson Chow et Thérèse Ponz

La puissance de ses tanins garantit l'épanouissement du bouquet après quelques années de vieillissement. Le Petit Verdot (3 %) produit des vins de couleur très soutenue. A bonne maturité, ses tanins sont soyeux et on obtient de très agréables notes d’épices. Pour le vin blanc, deux cépages sont utilisés : le Sauvignon Blanc, de couleur dorée, qui permet d'extraire des arômes intenses d'agrumes et de fruits jaunes et communique aux vins une grande fraîcheur, et le Sauvignon Gris qui fait merveille lors d'un élevage en barriques.
Chaque nouveau millésime est un challenge. Il faut amener la vendange au chai au bon moment, ni trop tôt,
ni trop tard, aussi de fréquentes dégustations et analyses de baies provenant de différentes parcelles sont réalisées. La vinification est l'étape nécessaire pour révéler le potentiel de la vendange. Les années se suivent mais ne se ressemblent pas… Thierry adapte des techniques de vinification à chaque millésime, en conjuguant l'utilisation des méthodes anciennes et modernes. Le vin est ensuite soumis à un élevage de 18 mois avant mise en bouteilles.
L'habillage est également fait au Château. C’est l’affaire de Thérèse qui s’est prise au jeu de la communication. Sa créativité lui fait adapter ses étiquettes au pays auquel le vin est destiné, notamment l’Asie où le Château Berthenon, déjà bien implanté, se pare de cuivre et d’étain.







Château Berthenon - GFA Ponz
3 le Barrail - 33390 St Paul
Tél. : +33 (0) 5 57 42 52 24
www.chateauberthenon.com Château Cantinot La journée s’est achevée chez Yann et Florence Bouscasse par une soirée à l’ambiance dé­tendue, autour d’un magnifique dîner chinois, délicate attention envers nos invités asiatiques.
C’est en 2002, après une vie consacrée au monde maritime, que la famille Bouscasse jette l'ancre au Château Cantinot, alliant esprit de famille avec esprit d’équipe. Yann Bouscasse et son fils Tristan sont régulièrement sur les routes et dans les airs pour assurer le développement commercial, national et international de la propriété. Florence assure la gestion quotidienne du Château et la prise en charge de sa notoriété. Après des études consacrées à la viticulture et l'œnologie, Nicolas, le second fils, prend la responsabilité de la vinification et de l'élevage.
Maître de chai, il est aussi chef de culture. Pour parfaire encore la qualité des vins, le Château s'est rapproché d'Olivier Dauga. Ce passionné est la personne qu'il fallait à Cantinot pour révéler année après année des millésimes d'exception.
Ensemble, ils imposent d'emblée un style et une personnalité à cette belle propriété située à quelques encablures de l'estuaire de la Gironde. Ses 18 hectares d'un seul tenant offrent un subtil mélange de grave,



sable, argile et calcaire dont une parcelle de Merlot qui recèle une veine du fameux « argile bleu », trésor géologique inestimable ayant une précieuse influence sur les vins.

Les cépages: Merlot, Cabernet-Sauvignon et Cabernet-Franc, âgés de 25 ans en moyenne, bénéficient d'une densité de plantation très raisonnable avec 4.500 pieds par hectare.
Dans la vigne, l'enherbement reste naturel, avec un léger désherbage manuel sous les rangs et un travail du sol régulier. Un soin particulier est apporté au palissage pour une meilleure surface foliaire afin d’optimiser la qualité des raisins.
Un effeuillage manuel intelligent et maîtrisé favorise la résistance des baies et leur future teneur en sucre. Un éclaircissage (ou vendange verte) pertinent assure une parfaite gestion du rendement et devient la promesse d'une concentration d'arômes, couleur et sucres idéale.
A l'heure des vendanges, une table de tri automatique est installée, puis vient le tri manuel par 4 personnes. Cette pratique permet d'avoir de belles baies propres et bien rondes pour une future macération à froid. Une partie de la production bénéficie d'une fermentation sous marc dans des cuves bois tronconiques de 30 hl, 50 hl et 70 hl. L'élevage est réalisé de 12 à 24 mois avec une forte proportion de barriques neuves.


Yann Bouscasse, Nelson Chow et Florence Bouscasse

Ainsi, du raisin à la bouteille, en appellation Blaye Côtes de Bordeaux, les vins du Château Cantinot deviennent de grands Bordeaux et surtout des "Cantinot", avec un caractère à part, très affirmé !



Château Cantinot
1 Cantinot, 33390 Cars
Tél. : +33 (0) 5 57 64 31 70

www.chateau-cantinot.com

Vendredi 25 novembre


Le ciel de ce deuxième jour de visite était à peine plus clément que la veille lorsque nous partîmes pour Saint-Emilion. La première étape était prévue au Château La Tour du Pin Figeac
et le déjeuner au Château La Marzelle. L’après-midi, escale à Margaux avec
le Château Kirwan, puis cap sur Saint–Estèphe pour un dîner au Château Clauzet.


Château La Tour du Pin Figeac
Quelques écharpes de brume s’accrochent encore aux vignes des 11 hectares de ce domaine qui bénéficie de l'appellation Saint Emilion Grand Cru. Jadis attaché à la prestigieuse propriété de Figeac, il appartient aujourd’hui à André Giraud.
C’est son fils, Stéphane, qui nous accueille et nous raconte comment, depuis près de 30 ans, son père apporte un soin tout particulier à la qualité de ses vins. Des rendements modérés, une sélection attentive, une vinification soignée et une mise en bouteilles au Château sont la garantie d'une production respectueuse de la tradition.

Contigu au prestigieux Château Cheval Blanc, le domaine se place dans l'aire des meilleurs crus des graves de Saint-Emilion, sur le plateau de la terrasse de Figeac. Il y bénéficie d'un sol graveleux et argilo-siliceux avec un sous-sol très ferrugineux permettant aux vignes âgées de 40 ans de produire le meilleur.
L'encépagement traditionnel est réparti en 75 % de Merlot et 25 % de Cabernet Franc.
À maturation parfaite, la vendange est ramassée à la main par du personnel local. Une macération de 3 à 4 semaines est ensuite effectuée afin de retirer le maximum de tanins.
Les fermentations, longues et très surveillées, sont réalisées en cuves traditionnelles. Le vieillissement des vins se fait pour 2/3 en fûts de chêne et pour 1/3 en cuves ciment avec une rotation de 3 mois qui correspond aux soutirages. On procède à un assemblage de millésime avant la mise en bouteille.
C’est l’œnologue Gilles Pauquet qui suit les vinifications.
Le vin de La Tour du Pin Figeac est un vin corsé, bouqueté, et d'une très grande finesse. Sa production annuelle moyenne est de 55 tonneaux, soit environ 64.000 bouteilles.


Château La Tour du Pin Figeac
41, rue de Catusseau
33500 Pomerol
Tél. : +33 (0) 5 57 51 06 10
www.vins-giraud-belivier.com


Stéphane Giraud et Nelson Chow



Château La Marzelle

Saint-Emilion Grand Cru Classé, le domaine étend ses 13 hectares de Merlot (80 %), de Cabernet Franc (13 %) et de Cabernet Sauvignon (7 %) sur un superbe terroir de graves, de sables et d’argiles, juste en face de Château Figeac.
C’est en avril 1998 que Jean-Jacques et Jacqueline Sioen, industriels textiles belges, ont acquis la propriété. Reconstituer une équipe, rénover les vignes et les bâtiments, redorer le blason de La Marzelle ont été leurs principales préoccupations. Progressivement, la maison de maître se met à revivre, la vie microbienne des sols est réactivée, les cycles végétatifs de la vigne sont vécus avec les plus grands soins. Les vins, vinifiés sans aucun artifice, traduisent, par leur élégance et leur subtilité, la plus authentique expression.



Philippe Genevey

Philippe Genevey est celui qui dirige sur place l’ensemble des réalisations nécessaires à amener La Marzelle parmi l’élite Saint-Emilionnaise. Il nous réserve un chaleureux accueil et se charge de nous faire visiter les lieux.
Être Grand Cru Classé à Saint-Emilion implique des devoirs et la responsabilité d’essayer de tendre vers la perfection. Philippe nous explique la philosophie de la maison: humilité, observation et travail d’équipe. Et quelle équipe! Jean-Pierre Desmoulin occupe les postes de Chef de Culture et Maître de Chai; Marc Quertinier, consultant, est l’œil œnologue extérieur qui amène sa touche artistique. Sandrine gère l’accueil et l’administratif, et une équipe de quatre vignerons complète l’effectif. Une douzaine de saisonniers les épaulent d’avril à juillet et une cinquantaine de vendangeurs sont réquisitionnés pour la récolte.
Bart De Winne, basé en Belgique, est chargé de la distribution qualitative de Château La Marzelle.
Le travail du sol est adapté chaque année en fonction de la climatologie. Il permet, selon l’opération choisie, l’aération du sol en profondeur, la régulation de l’eau en favorisant sa pénétration ou son aération, le sectionnement des racines superficielles pour contraindre la vigne à un enracinement plus profond. Ces travaux prohibent l’utilisation de désherbants chimiques et favorisent ainsi l’activation de la vie microbienne des sols, nécessaire à l’équilibre de la plante. Au travers de la qualité de ses vins, Château La Marzelle observe les premiers signes d’une restructuration à long terme des sols entamée dès 1998.



Au chai, les techniques de vinification sont adaptées chaque année selon la typicité du millésime.
Cette richesse de travail engendre des vins vrais, honnêtes, qui ne subissent pas l’effet d’une mode. Ils sont élaborés avec passion par des hommes qui ont à cœur d’en obtenir la quintessence et souhaitent procurer à leurs clients le plaisir de découvrir des vins différents selon les millésimes.
Pour clore cette sympathique et très instructive visite, Philippe Genevey nous a conviés à un fabuleux et fort convivial déjeuner au restaurant du luxueux Hôtel Grand Barrail, voisin immédiat du Château La Marzelle. Installés sous la rotonde en vitraux 19e de la célèbre salle à manger Mauresque dont le décor baroque de colonnes de marbres rouge, dorures, peintures orientales style Viollet Leduc et moulures anciennes ont été revisitées avec le souci d’en conserver l’originalité et l’élégance, nous avons apprécié la merveilleuse cuisine du Chef Romain Gondras, parfaitement accordée aux vins de La Marzelle pour notre plus grand plaisir.







Château La Marzelle
33500 Pomerol
Tél. : +33 (0)5 57 55 10 55
www.chateaulamarzelle.com Château Kirwan

Le brouillard ayant décidé de revenir jouer dans les vignes de la Rive Gauche, notre ar­rivée à Margaux a été plus tardive que prévu. Philippe Delfaut nous attend pour nous raconter Kirwan. Ancien directeur technique de Palmer, il assure depuis 2007 la direction générale et technique du domaine, avec les conseils des œnologues réputés Jacques et Eric Boissenot.
Surplombant la Garonne, le terroir de Château Kirwan marque sa particularité en dominant l'appellation Margaux. Les 40 hectares en 46 parcelles distinctes du vignoble sont situés pour les deux tiers sur les belles graves du plateau de Cantenac qui entourent le Château, le reste à l’ouest reposant sur une terre plus argileuse.
L’âge moyen des vignes est de 27 ans et la densité de plantation de 8.500 pieds/hectare.
Le Cabernet Sauvignon, cépage roi en Médoc qui donne sa structure au vin et révèle en vieillissant de très fins arômes et une merveilleuse complexité, représente 45 % de l’encépagement.
Viennent ensuite le Merlot (30 %) qui offre un fruit frais, gourmand et intense, le Cabernet Franc (15 %), qui produit sur les sols argilo-calcaires des vins fins aux arômes fruités, et le Petit Verdot (10%). Ce cépage, rare à Bordeaux car plus tardif et difficile à cultiver, suscite un regain d'intérêt en Médoc. À Kirwan, où il parvient à maturité complète et participe à la complexité de chaque assemblage, il fait l'objet d'une attention particulière.





Philippe Delfaut

En août, les raisins sont goûtés chaque jour afin de déterminer le meilleur moment pour vendanger la parcelle à maturité complète.
Une longue chaîne humaine de permanents et de saisonniers se met alors en place chaque matin pour cueillir délicatement, trier soigneusement les grappes d’abord, puis les grains à l'arrivée dans le cuvier. Les raisins y sont mis en cuves lot par lot, car ici on dit que seul l'homme peut comprendre les efforts à fournir, et les machines pour remplacer la cueillette manuelle ne sont pas de mise.
Le vin né dans l'effervescence des vendanges va grandir dans le calme. La tâche est merveilleuse, chargée de responsabilités et source d'expérience. Ecouter, prendre la mesure du millésime, permet d'adapter la vinification à chaque lot. La phase de fermentation emplit le cuvier d'une odeur formidable et intense. La cuvaison dure en moyenne de 18 à 25 jours, fermentation malolactique comprise.



Si les lots sont jugés depuis les vinifications, seule la magie de l'assemblage permet de révéler la personnalité du cru. Dès ce moment, le vin devient une création unique.

Le grand vin de château Kirwan bénéficie en moyenne de 40% de bois neuf. L'élevage en barrique va durer 20 mois. C'est long… mais court au regard des décennies nécessaires au vin pour se bonifier en bouteilles.

Château Kirwan perpétue une tradition de conquête des marchés mondiaux et bénéficie aujourd'hui d'une parfaite lisibilité à l’international, et singulièrement auprès des nouveaux consommateurs, curieux et exigeants, qui s'ouvrent à l'univers du vin.





Château Kirwan
33460 CANTENAC
Tél. : +33 (0) 5 57 88 71 00
www.chateau-kirwan.com Château Clauzet

L’aventure Château Clauzet, engagée en 1997, est pour le Baron Velge la concrétisation d’un vieux rêve: « Mon père avait une cave merveilleuse, principalement de vins de Médoc, ainsi que de bons amis à Bordeaux. Le monde du vin m'a toujours attiré et, lorsque l'opportunité d'acquérir des vignes s'est présentée, j'ai franchi le pas. »
À son acquisition initiale 10 hectares, Maurice Velge adjoint plusieurs parcelles choisies selon des critères d’exigence, constituant ainsi un domaine classé Cru Bourgeois Supérieur qui compte aujourd’hui 30 hectares, dont 27 en production et 3 en plantation, sur les meilleurs terroirs de Saint-Estèphe. L’essentiel des parcelles acquises par Maurice Velge est situé sur cette ligne de croupes qui, de Margaux à Saint-Estèphe, regarde le fleuve et constitue un tracé d’excellence sur lequel sont assis les plus grands crus médocains.
La nature graveleuse des sols est particulièrement favorable à la culture de la vigne. L’encépagement de Château Clauzet est composé de Cabernet Sauvignon (55 %), d’une proportion significative de Merlot (40 %) et d’un complément de Cabernet Franc (2 %) et de Petit Verdot (3 %). L’âge élevé de l’ensemble du vignoble, entre 30 et 40 ans en moyenne, constitue un argument majeur en faveur de la qualité. « Nous cherchons à conserver ces vieux pieds à tout prix, c’est notre capital le plus précieux. Ils assurent une production concentrée et donnent des vins riches. Pour nous, la conservation du patrimoine génétique est primordiale », précise José Bueno, directeur du domaine. Après 23 ans passés dans les Domaines Barons de Rothschild (Mouton Rothschild, d'Armaillacq, Clerc Milon), il a constitué l’équipe compétente et dynamique qui entoure le Baron Velge. «Je connais les techniques de pointe utilisées au service d'un Premier Grand Cru classé, précise-t-il, où les détails même les plus infimes ont une importance capitale. Ici, ma responsabilité s'étend du vignoble au vin.»




Le Baron Maurice Velge

Le magnifique patrimoine foncier de la propriété permet, en appliquant ces méthodes tant à la vigne qu’au cuvier et au chai, de produire un vin de très haut niveau, un «Grand Vin».

Les vendanges manuelles sont axées sur la recherche d'une maturité parfaite, parcelle par parcelle. Toute l’attention se concentre sur la qualité des raisins. Les rendements sont maîtrisés à 45 hl/ha. Au cuvier, le choix s'est porté sur des cuves ciment de taille moyenne, aussi hautes que larges, pour pratiquer du sur-mesure. La grande qualité de la récolte permet de faire de bonnes macérations pour permettre au raisin d'exprimer tout son potentiel.
L’élevage, à Château Clauzet, est capital et le démarque, sans aucun doute, des autres Châteaux. Afin de respecter les caractéristiques de ses 35 parcelles, les barriques, neuves à 50 %, sont sélectionnées auprès de 7 à 8 tonneliers différents. Dans le chai de vieillissement de première année, les fûts sont ouillés manuellement 2 ou 3 fois par semaine pendant 5 à 6 mois pour permettre l’arrondissement des tannins, le développement des arômes et favoriser l’équilibre du vin.
La phase de bonification et de clarification, amorcée naturellement, se poursuit dans le chai de deuxième année. Ce processus est effectué par le biais de soutirages manuels réalisés tous les trois mois environ de barrique à barrique. Le collage, réalisé au blanc d’œuf, a lieu au cours du deuxième hiver, après quoi, si besoin est, le vin peut rester en barriques quelques mois supplémentaires. L’élevage sur lies fines est pratiqué.





Château Clauzet - Château de Côme

Leyssac - 33180 Saint-Estèphe
Tél. : +33 (0)5 56 59 34 16
www.chateauclauzet.com

Samedi 26 novembre


La journée fut citadine et entièrement organisée au sein du magnifique Grand Hôtel de Bordeaux & Spa, superbe écrin pour cette manifestation de prestige.



En fin d’après-midi, Philippe Renier, propriétaire récoltant du Château Fontbonne, chez qui nous n’avions pu nous rendre faute de temps, est venu avec sa fille présenter ses vins à Nelson Chow.
Une dégustation professionnelle de deux cuvées de chaque propriété visitée eut lieu ensuite en présence de Nelson Chow, avec le concours de Bertrand Bijasson, Président des Sommeliers de Bordeaux-Aquitaine. Elle fut parfaitement
orchestrée par Jean-Michel Thomas, Chef Sommelier du Grand Hôtel de Bordeaux & Spa, qui avait préparé la salle et mis en condition les bouteilles présentées.




En début de soirée, à mesure de leur arrivée, quelque peu perturbée par des problèmes de circulation dans la ville, la trentaine d’invités étaient accueillis avec une coupe de Champagne Gonet Cuvée Prestige 2004.

Pour honorer ses hôtes venus de Hong Kong et remercier les domaines qui les avaient reçus, SommelierS International avait organisé un dîner privé dans le splendide salon Sauternes, une salle historique à la décoration en marbre datant de la fin du 18e siècle, aux plafonds à fresques et aux splendides lustres de cristal, dont les balcons donnent sur le Grand Théâtre et la place de la Comédie.
Les bouteilles ouvertes pour la dégustation n’étant qu’au nombre de deux par cuvée, il eut été difficile pour les sommeliers de l’établissement d’assurer un service classique à chaque table.


Philippe Renier et sa fille Marie

En accord avec Jean-Michel Thomas, et dans le but de créer une atmosphère informelle, SommelierS International avait délibéré­ment pris le parti de disposer les vins sur une table où chacun pouvait aller se servir. Décision un peu novatrice mais pari gagné car les convives, légèrement surpris au premier abord, s’amusèrent vite à faire déguster leurs vins et goûter ceux de leurs voisins.
Le dîner fut animé et détendu, et le grand talent du Chef Pascal Nibaudeau offrit à leurs papilles un superbe voyage dans l’incroyable richesse des parfums et des saveurs. Le Homard rôti au beurre de piment, curry, fenouil léger et croquant, girolles, gingembre et agrumes, fut suivi d’un Magret et foie de canard, pois St Germain, champignons des bois, parfum tandoori, lard et coulis de poivron rouge. Le Chèvre rôti et son chutney d’abricots au romarin précédèrent un surprenant dessert baptisé Rose, à savoir une Dacquoise noisette, ganache montée rose litchi, granité de thé vert, sorbet hibiscus et tuile au sésame…

une merveille de gourmandise!


Liste des convives par tablée :

Table d'honneur :
Nelson et Angelle CHOW
Florence DUBOURDIEU (Château Reynon)
Henri LURTON (Château Brane-Cantenac)
Nathalie SCHYLER (Château Kirwan)
Aline et Frédéric GONET (Château Lesparre)
Antoine Michel (Château Faugères)
Isabelle et Eric ALLOUCHE

Table 2 :
Dominique Peyral-Bon
Philippe DELFAUT (Château Kirwan)
Jean-Marc Koch
Eric FORGET (Thomas Hine)
Sandy BENARD
Denis DARRIET et Catherine JOLLY (Château Seguin)

Table 3 :
Florence Varaine
Sylvia VAN DER VELDEN
Per Even ALLAIRE (Thomas Hine)
Marie et Philippe RENIER (Château Fontbonne)
Florence et Yann BOUSCASSE (Château Cantinot)

Table 4 :
Thérèse PONZ Szymanski et Henri PONZ
(Château Berthenon)
Jean-Christophe OLLIVIER et Madame
Bertrand Bijasson
Michel AKRICH
Aris ALLOUCHE



















Grand Hôtel de Bordeaux & Spa
2 Place de la Comédie - 33000 Bordeaux
Tél. : +33 (0)5 57 30 44 44
www.ghbordeaux.com

Lundi 28 novembre


Cette journée fut entièrement consacrée à la découverte d’un autre trésor gustatif du sud-ouest de la France: L’Armagnac. Nous sommes donc partis pour Nogaro, petit village du Gers au cœur de la Gascogne, dans le Bas-Armagnac, région des crus les plus réputés pour leur finesse, où nous attendait la Maison Dartigalongue.

Bas-Armagnac Dartigalongue
La Maison Dartigalongue a été fondée en 1838. Elle appartient encore aujourd’hui au cercle de plus en plus restreint des maisons familiales de producteurs négociants de Bas- Armagnac. C’est Françoise Dartigalongue qui la dirige, digne héritière d’une lignée de 5 générations. Avec Ghislain Laffargue, Maitre de chai depuis plus de 20 ans, elle cultive l’image de cette maison dans le plus grand respect des traditions. Tous deux réalisent avec une extrême précision les assemblages nécessaires pour obtenir la finesse, la rondeur et l’homogénéité dans le temps.
A une époque où la demande des consommateurs s’oriente vers des vins toujours plus jeunes, la Maison Dartigalongue, elle, va à contre-courant. Elle consacre son temps à l’élaboration de produits de très grande qualité, qui, au fil des années, atteindront doucement leur niveau maximum de maturité et de raf­finement. Ici, les eaux-de-vie sont élevées pour transmettre le plus grand bonheur aux amoureux du vieillissement et des Armagnacs à forte tradition.


Benoît Hillion, Françoise Dartigalongue et Nelson Chow

Depuis un peu plus d’un an, Benoit Hillion, en charge du

développement commercial national et international, a rejoint l’équipe. Il est attaché à maintenir et élargir ses marchés fondamentaux mais aussi à nouer de nouveaux contacts en Chine.



A deux reprises ses Armagnacs ont triomphé à Hong Kong: tout d’abord lors d’un diner prestige réunissant de nombreux professionnels du secteur sous la présidence de Nelson Chow, puis en Avril 2011, lors du Concours des Meilleurs Vins et Spiritueux Français en Asie où le Bas-Armagnac Dartigalongue 1989 a reçu la plus importante récompense du Concours, la Médaille de Platine.
C’est donc dans l’espoir de mieux comprendre et de pénétrer le marché chinois que Françoise Dartigalongue et Benoit Hillion nous ont reçus dans leurs installations de Nogaro.
Dès notre arrivée, Nelson Chow a fait une brève présentation de ce que représentent les ventes d’Armagnac à Hong Kong et en Chine en termes financier et quantitatif. Benoît Hillion nous a montré les prototypes de bouteilles et d’étiquettes sur lesquelles il travaille afin de recueillir les précieux conseils de Nelson Chow quant au style à adopter pour satisfaire les acheteurs asiatiques.

Nous avons ensuite visité les chais où reposent les alambics et les bonbonnes des plus vieux millésimes, puis les chais d’expédition, et enfin les chais de vieillissement abritant des Armagnacs dont certains sont plus que centenaires. Avec beaucoup d’humour, Nelson Chow a dédicacé un fût contenant le millésime de son année de naissance. La beauté des lieux et la tradition omniprésentes nous mettent en condition pour la dégus­tation qui va suivre. Et quelle dégustation: une verticale remarquable composée de millésimes rarissimes!

Nelson Chow a ainsi pu vérifier la précision, l’élégance et l’harmonie de ces spectaculaires Armagnacs:
- Eau-de-vie blanche millésime 2011 à 58° sortie d’alambic
- VSOP à 40°
- XO à 40°
- 1994 à 40°
- 15 ans à 40°
- 1991 à 46° (gamme «Sélection de Millésimes»
bouteilles numérotées)
- 1989 à 45° (gamme «Sélection de Millésimes»)
- 1989 40°
- 1986 à 48° (gamme «Sélection de Millésimes»)
- 25 ans à 40°
- 1979 à 40°
- 1976 à 45° (gamme «Sélection de Millésimes»)
- 30 ans à 40°
- Cuvée Louis-Philippe à 42°
(composition: 70 % de 1974 et 30 % de 1976)
- 1963 à 40°
- 1959 à 40°
- 1934 à 40°
- 1893 à 40°

Cette magnifique dégustation des fleurons de la Maison Dartigalongue nous a séduits par la qualité générale de la gamme, mais aussi par la longueur, l’équilibre, l’onctuosité, et l’éventail aromatique impressionnant de ces Armagnacs, surtout sur les millésimes coups de cœur de Nelson Chow: XO, 15 ans, 1991, 1989, 1976, 30 ans, 1934 et 1893.



Françoise Dartigalongue nous a prodigué ses meilleurs conseils: « Bien que l’Armagnac soit toujours considéré comme un digestif, le meilleur moment pour le déguster c’est le matin, quand le palais n’a pas encore été sollicité». Elle nous apprend que si l’on souhaite faire un apéritif avec de l’Armagnac, il faut choisir un 5 ans d’âge et le mélanger à du jus d’orange et/ou de la glace pour le déguster. Les Armagnacs de 25 ans, en général plus fruités, séduisent davantage les femmes. Le public masculin préfèrent ceux qui dépassent les 30 ans et qui offrent des notes plus toastées, fumées, épicées et peuvent même rappeler certains cigares. Cette eau de vie en perpétuel changement révèle sa palette d’arômes de façon très lente et rend sa dégustation ludique par son évolution naturelle dans le verre.
Après une pause déjeuner, nous avons eu un autre privilège, celui de découvrir le musée personnel de la famille Dartigalongue où l’on peut trouver des affiches, des registres, lettres, cartes postales, manuscrits, matériels datant de plus de 150 ans. La visite s’est achevée au «Paradis», où reposent les plus vieux millésimes d’Armagnac Dartigalongue, le plus ancien datant de 1823!!! Un régal pour les yeux mais aussi un voyage à travers le temps, toutes ces bouteilles témoignant des époques qu’elles ont traversées.







Armagnac Dartigalongue & Fils
Place du Four
32110 NOGARO
Tél. : +33 (0)5 62 09 03 01
www.dartigalongue.com

Mardi 29 novembre


Le soleil avait enfin daigné se montrer pour ce dernier jour de notre périple aquitain. Ses rayons timides caressaient les dernières feuilles roussies dans les vignobles de Saint-Emilion que nous traversions pour nous rendre à Château Faugères. Après le déjeuner, nous avons rejoint la Rive Gauche pour une étape à Château Brane-Cantenac, puis - petit clin d’œil aux coutumes locales - nous avons pris le bac pour Blaye afin d’aller dîner à Jarnac, à la Maison Hine, sur les rives de la Charente.


Château Faugères

Situé sur les coteaux ensoleillés de la vallée de la Dordogne, six kilomètres à l’est de Saint-Emilion, le domaine a longtemps été dirigé par Pierre-Bernard et Corinne Guisez. Grâce à leur implication dans les vignobles et à de nombreuses innovations, Château Faugères va très vite devenir, avec le concours de Michel Rolland, un des fleurons de l’appellation. Au décès de son époux, en 1997, Corinne poursuit le travail avec ses filles, amenant le vin parmi les meilleurs de Saint-Emilion.
Des circonstances familiales la poussent finalement à vendre le domaine en mars 2005 à un entrepreneur suisse, Silvio Denz. Créateur de parfums, amateur de vins, propriétaire de Lalique, celui-ci possède également deux négoces de vins à Zürich, la plus grande maison de vente aux enchères de vin en Suisse « Les Grands Vins Wermuth S.A », le Château de Chambrun en AOC Lalande de Pomerol et de Montepeloso en Toscane. Il est aussi associé dans le Clos d’Agon, vignoble espagnol en Catalogne.




Alain Dourthe et Nelson Chow


Silvio Denz confie la construction d’un nouveau chai à son compatriote Mario Botta, le «Maitre de la Lumière et de la Gravité», qui a su faire du chai de Château Faugères une œuvre d’art magistrale, une véritable cathédrale du vin: «J’ai imaginé un socle de pierre partiellement enterré, doté des espaces nécessaires à la production et à la conservation des barriques pour le vieillissement. Un seul élément architectural saillant se dresse au centre du bâtiment : une petite tour pour l’accueil du public et les activités de dégustation. En hauteur, une vaste terrasse couverte s’ouvre sur le paysage».
Le domaine produit plusieurs vins classés Saint-Emilion Grand Cru : le cru d’origine, Château Faugères, dont l’encépagement se répartit entre 85 % de Merlot, 10 % de Cabernet Franc et 5 % de Cabernet Sauvignon, le second vin : Haut Faugères, et Péby Faugères, devenu en 2005 Château Faugères Cuvée spéciale Péby, qui, lui, est monocépage, 100 % Merlot.
Sur les 37 hect