Monde Cognac
Cognac lance le “Summit”Plus de 50 000 personnes vivent du Cognac, produit sur la quasi-totalité du territoire de Charente et de Charente-Maritime ; 17300 emplois directs en dépendent. Au total, 75 000 hectares sont consacrés à la culture de ses six cépages dans la région de production déterminée en 1909, et 600 millions de litres sont distillés chaque année.
Depuis la création de l’AOC Cognac en 1936, celle-ci a battu, en 2007, son record d’expéditions, avec près de 160 millions de bouteilles consommées dans le monde, soit 5 bouteilles par seconde… 70% de cette consommation s’effectue désormais sur un mode apéritif (cocktails, long drink…), marquant ainsi une rupture avec le mode traditionnel digestif en France.
Depuis plus d’un siècle, le Cognac occupe une place de choix aux Etats-Unis (premier marché à l’export avec 39% des parts), spécialement auprès des populations afro-américaines. De la Nouvelle-Orléans aux bars les plus branchés de Manhattan, le Cognac est à l’honneur, le phénomène s’étant amplifié depuis la mouvance rap, qui en a fait le symbole de la culture hip-hop. La zone ALENA (Mexique, US, Canada) a connu une croissance de 5,7%. La tendance a bien sûr des répercussions dans tous les lieux associés à la fête, comme le confirme Hedi Mesme, barman au Byblos à Saint Tropez, ex-gagnant de la Coupe Scott et de la Mixology Schweppes Cup 2007.
S’ajoute à cela l’émergence de nouveaux marchés à l’Est et en Extrême-Orient, pays plutôt consommateurs d’alcools forts et de qualité supérieure (+12,9% de croissance sur ce marché, ce qui en fait le second marché à l’export via la plateforme de Singapour). Le troisième marché demeure le Royaume-Uni.
C’est un fait, le Cognac occupe une place légitime et historique dans l’élaboration des cocktails. La place qu’il a gagnée dans le milieu de la nuit a incité ses producteurs à mettre en commun la passion et la technicité des spécialistes pour concevoir le nouveau produit phare de l’appellation.
Pour cela, le BNIC, sous la houlette de son directeur marketing et communication Jérôme Durand, n’a pas hésité à déployer les grands moyens. Pour créer l’émulsion, il avait constitué un programme intensif de workshops entrecoupés de visites des plus grandes maisons de cognac. De visites de distilleries en brainstormings, d’ateliers créatifs en conférences de presse, la session combinait habilement travail et découverte, échanges et détente, faisant passer ce programme finalement intensif de la façon la plus agréable.
L’objectif était clairement ambitieux, comme l’annonçait le BNIC dès l’ouverture de ces journées, invitant ses hôtes à faire de l’événement le « Davos du cognac ». Tout ce que le spiritueux comme le monde de la mixologie comptent de professionnels patentés et de « stars » était venu apporter sa pierre à l’élaboration d’une œuvre qui soit le fruit de la confrontation des pratiques et des goûts. New-York, Londres, Munich, Dresde, Paris, Bratislava… De tous les coins du monde, les « bartenders » s’étaient donné rendez-vous pour relever le challenge et mixer les saveurs.Le site du "Cognac Summit" ::
Le site du Bureau National Interprofessionel du Cognac :
Un esprit positif, une équipe cosmopolite, une totale liberté de création… Un véritable espace de liberté était offert à l’ensemble des mixologistes invités, maniant le shaker comme le verre avec une passion évidente. D’autant qu’ils avaient carte blanche pour mixer VS et VSOP et élaborer un cocktail qu’ils se plairaient à servir et à prescrire. Tous se déclaraient ravis de se retrouver. Et de fait, l’esprit n’était pas à la compétition, mais bien au plaisir de découvrir le Cognac à travers les meilleures références de la région !
Ouverture de la session au château de Bagnolet à l’invitation de la maison Hennessy (Groupe LVMH, qui produit l’exceptionnelle « Beauté du siècle »), puis, au cours des journées et des soirées suivantes, visite des maisons Rémy Martin (Groupe Pernod-Ricard), Martell (propriété de Rémy Cointreau) dont la réception se déroulait au château de Chanteloup, Courvoisier (au Château de Jarnac), Camus, Frapin, Meukow… Autant de noms prestigieux qui nous dévoilent le cadre de leurs créations exclusives en nous ouvrant leurs portes et nous font déguster leurs meilleurs produits. Des Paradis givrés au fameux Louis XIII de Rémy Martin, offert avec la solennité de circonstance dans son somptueux club lounge sous les commentaires émus de la maître de chai Pierrette Trichet. Bienvenue dans un moment d’exception pour célébrer plus de cent ans d’histoire dans votre verre…
La maison Frapin, qui produit entre autres merveilles deux Paradis dont le plus vieux date de 1820, nous invite au voyage au pays de la qualité : détail de l’une des plus difficiles vinifications du monde, à base exclusivement de grande Champagne. Distillation avec les lies, riches en éléments aromatiques et acides gras, fabrication artisanale sous le haut commandement du maître de chai Olivier Paultes, trois phases de vieillissement en barriques, visite des chais humides ou secs…
Chez Martell, qui détient la plus grosse distillerie en volume de Charente, on distille sans les lies, avec une prédominance accordée aux Borderies, afin de produire des Cognacs frais et légers aux arômes marqués de fruits blancs. Leur Cordon bleu est composé de 300 eaux de vie âgées de 15 à 25 ans…
Quant à Camus, producteur de l’ex-cognac du tsar de Russie et du célèbre « Joséphine », il met l’accent de la visite sur l’assemblage des crus en permettant aux participants de composer eux-mêmes leur cuvée.
En amont, une étude exploratrice consacrée aux arômes avait été présentée par Véronique Lemoine, de l’Ecole du Cognac.
Armés d’une centaine de références de bouteilles - tous alcools confondus- et d’une palette extraordinaire d’ingrédients, les barmen s’affairent autour des cinq tables de travail et testent des recettes qui sont ensuite soumises à un panel de dégustateurs. Les essais seront ensuite rééquilibrés. Stephen Martin, chef barman de l’hôtel Hilton Arc-de-Triomphe, est en création permanente ; il note ses idées et repartira au Hilton riche de nombreuses recettes inédites. Que pense t-il de cette approche du BNIC ? « C’est la première fois que maîtres de chai et mixologistes travaillent ensemble ; c’est une belle rencontre, le marché décidera ».
Au terme d’une intense journée de travail, le choix se porte finalement sur un short drink frais et acidulé extrêmement parfumé dont « Sommeliers International » est heureux de vous présenter la recette. Nous ne saurions trop vous conseiller de le servir à vos invités lors
de votre prochaine réception, d’autant qu’il s’effectue au verre directement ! Le résultat est en effet à la hauteur des ambitions.
Alain Philippe, le directeur du BNIC, pouvait légitimement se féliciter de l’issue de l’événement, d’ores et déjà appelé à être renouvelé.
Lors de la conférence de presse finale, il ne cachait pas sa satisfaction : « Le Cognac confirme son énorme potentiel en tant qu’ingrédient majeur de cocktails, qu’il s’agisse de short ou de long drinks. La diversité est en définitive la grande gagnante de ces journées ».
Le « Summit » laissera son empreinte dans l’histoire du cocktail, qui remonte à 1800. Reste à lancer officiellement cette merveille le
21 février prochain, au siège de l’Organisation internationale de la Vigne et du Vin à Paris. Et à lui souhaiter le plus grand succès commercial…