Ce jour-là, au sommet de la parcelle mythique de 6 ha du Clos des Goisses, le coucher de soleil est sublime. Nous sommes au cœur de la Champagne, à Mareuil-sur-Aÿ, avec, en face, la Côte des Blancs et, derrière nous, la Montagne de Reims.
Antoine Julliard, le directeur commercial, sort deux bouteilles de son panier en osier, le Blanc de Noirs Extra Brut 2018, la cuvée signature de la Maison, et le Clos des Goisses 2014. C’est un privilège que de déguster ces deux personnalités, in situ, et en compagnie de Francesco Cosci, « c’est un moment grandiose ! », dit-il.
Le terroir du Clos des Goisses et de la parcelle contiguë, La Rémissonne, tous les deux en 100 % pinot noir, est unique : une exposition plein sud à l’abri du vent, une pente à 45 % et une qualité de craie qui rend les pinots noirs si élégants. Le 1er millésime du Clos des Goisses date de 1935. À cette époque, personne ne misait sur du 100 % pinot noir, Philipponnat a osé et c’est aujourd’hui sa marque de fabrique.
Les champagnes de la Maison ont une intensité et une fraîcheur remarquables. Cela vient également de la vinification sous bois. La Maison utilise beaucoup de bois dans les vins de réserve qui rentrent à hauteur de 30 % dans les Brut. La réserve perpétuelle a débuté dans les années 50, et elle est rafraîchie chaque année par la nouvelle vendange. Le Clos des Goisses est vinifié en 100 % fût de chêne. Ce choix assumé amène profondeur, complexité, longueur en bouche et permet un bon support pour le vieillissement qui est de minimum 5 à 6 ans. Le parti prix du bois donne également de la présence aux champagnes qui font face aux mets les plus délicats. Les champagnes Philipponnat sont indéniablement faits pour la gastronomie.
En dégustant le Philipponnat Non Dosé et le Royale Réserve, le travail sur le dosage est mis en lumière : même base, même millésime, même vinification mais c’est le dosage qui change tout. Place maintenant à deux cuvées parcellaires, Le Léon 2015 et La Rémissonne 2015, les deux en 100 % pinot noir. Même millésime, même cépage, même vinification, même dosage, mais deux terroirs historiques différents. Le Léon est un 100 % Grand Cru Aÿ avec ses notes de poivre blanc et La Rémissonne, un Premier Cru Mareuil-sur-Aÿ, avec ses notes de petits fruits rouges. Il s’agit là d’un véritable travail de vigneron qui met en avant le terroir.
C’est à table que ces champagnes s’expriment et s’épanouissent le mieux. Le Clos des Goisses 2015 nous met tous d’accord pour dire que ce millésime solaire fait des merveilles chez Philipponnat. L’équilibre, la complexité aromatique, la structure, l’élégance, le potentiel de garde, tout y est ! Ces trois cuvées sont l’incarnation de la beauté du millésime 2015 qui sort aujourd’hui sur le marché. « J’aime la patine, le tissu, la texture, l’aromatique des champagnes dans leur âge avancé », dit Francesco. Amis sommeliers, restaurateurs, cavistes, vous pouvez d’ores et déjà déguster ces trois cuvées 2015. La patine du temps les sublimera sur du très long terme.
Florence Corbalan
Robe : or jaune, avec des reflets brillants et une effervescence fine et persistante.
Nez : le vin est incroyablement complexe. On retrouve d’abord des arômes de fruits jaunes mûrs (pêche, abricot), accompagnés de nuances de brioche, de noisette grillée et de pain d’épices.
Bouche : l’attaque est franche et précise, avec une belle vivacité qui équilibre la richesse du vin. Le vin est puissant, avec une texture crémeuse et une belle matière en bouche. Les arômes perçus au nez se retrouvent parfaitement en bouche, mais s’enrichissent de notes de fruits confits et de zestes d’agrumes. La minéralité ressort également, apportant une certaine tension et fraîcheur à l’ensemble.
Accord : parfait pour accompagner des mets fins et sophistiqués, comme du homard, des noix de Saint-Jacques ou un fromage affiné.
Commentaire : ce Clos des Goisses 2015 est un champagne d’une grande complexité, qui allie puissance et finesse, richesse et fraîcheur. Il est encore jeune et gagnera en complexité au fil des années, mais il peut déjà être dégusté avec plaisir.
Robe : jaune doré éclatant, brillante, avec des reflets légèrement cuivrés qui témoignent de la maturation et de l'authenticité du vin. Les bulles sont fines, et l’effervescence est élégante.
Nez : une grande finesse et très expressif. On perçoit des arômes de fruits à noyau, comme la pêche blanche et l'abricot, qui se mêlent à des notes de fleurs blanches (acacia, tilleul) et de brioche légèrement toastée. A l’aération, on découvre aussi des touches plus minérales, presque salines, ainsi que des notes de noisette grillée et de pâte d’amandes.
Bouche : l'attaque est vive et nette, avec une grande fraîcheur et une précision remarquable. La texture est crémeuse, mais la tension est bien présente, offrant un équilibre parfait entre puissance et finesse. On retrouve en bouche des arômes de fruits mûrs, comme la poire et l’abricot, accompagnés de subtiles nuances toastées et de brioche. Belle acidité, parfaitement intégrée, apportant de la vivacité, tout en maintenant une belle rondeur. La finale est longue, d'une grande pureté, avec des arômes de fruits frais et de pain grillé, accompagnés de touches subtiles de miel et d'épices légères.
Accord : un Saint-Pierre grillé au piment d'Espelette.
Commentaire : un flacon d'une grande complexité et d'une grande élégance.