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Un malbec de réconciliation

29/05/2024

La dégustation exhaustive (plus de 100 cuvées !) sise à la Villa Malbec (Cahors) nous invitait d’abord à nous pencher sur les vins des terrasses ou zones alluvionnaires. Une deuxième journée était dédiée à la production issue des terroirs du Causse, zones kimmeridgiennes, sidérolithiques ou argileuses. Premier constat : les vins massifs s’effacent peu à peu pour laisser place à des malbecs digestes. Deuxième constat : les vins de terrasse ont désormais fière allure.
 

Fraicheur des vins de terrasses

La qualité et l’homogénéité de la sélection de la production issue des terrasses ont été remarquables, avec souvent des vins d’une fraîcheur éclatante. Château Cantelauze-Mezy, Nihil, 2020 : un bien joli nez de violette et de bruyère, une bouche gonflée de fruits palpitants. En finale quelques notes de sous-bois. Clos La Coutale, 2022 : nez fin et élégant, tirant vers le floral. La bouche fluide et allongée est portée par un élevage charmeur. Château du Cèdre, GC, 2020 : nez à la fraîcheur végétale avec une pointe d’humus frais. Tanins un peu serrés et poudreux, jus très racé et prometteur.
 

Château La Coutale

Profondeur des vins de Causse

On ne reviendra pas sur la beauté des vins des terroirs rêches du Causse, à l’origine de la renaissance du malbec cadurcien. Domaine La Calmette, Trespotz, 2022 : le nez est fait de fruits sombres et concentrés avec quelques effluves évoquant la frondaison. Une jolie symphonie de fruits noirs sauvages s’impose en bouche. Domaine d’Homs, Petit Page, 2021 : nez suave au registre sudiste avec ses notes de tapenade et de fumée. La bouche filiforme offre un joli grain et beaucoup de classe. Clos Troteligotte, K’Lys, 2020 : nez plutôt discret et fin, quelques exhalaisons de tabac, de viande séchée et une touche de torréfaction. Bouche soyeuse et à l’acidité joyeuse et tonique.

Henry Clemens