Depuis que Patrick Bernard, PDG de la société Millésima (société bordelaise, leader européen de la vente par correspondance de grands vins), a racheté le château Peyrabon en 1998, la qualité est devenue la priorité.
«De bons raisins pour de bons vins » est la devise de Xavier Michelet, directeur du Château Peyrabon situé à Saint-Sauveur, aux portes de Pauillac. Selon lui, «l’investissement réalisé en 1998 par le nouveau propriétaire, Patrick Bernard, pour moderniser le Château a porté ses fruits. Millésima a donné les moyens, et nous nous sommes attachés à faire un travail de fond de la conduite du vignoble en passant par les vinifications et l’élevage, jusqu’à la distribution ».
La propriété produit 3 vins: un Pauillac, le Château La Fleur Peyrabon sur 7 ha, et deux Haut-Médoc, le Château Peyrabon et son second vin, le Château Pierbone, sur 50 ha dont 41,5 sont en production à ce jour.
Depuis la refonte des critères d’attribution de la mention Cru Bourgeois, les millésimes 2008 et 2009 ont franchi les étapes de la reconnaissance sans encombre, tant pour La Fleur Peyrabon que pour Peyrabon et leur image est en constante progression.
En 1989, Xavier Michelet, ingénieur spécialisé dans la viticulture, rejoint la famille Babeau, à l’époque propriétaire du château. «Je ne suis pas du tout issu d’un milieu viticole, c’est plutôt par choix et par passion que je me suis orienté vers le vin», dit-il. Il est rapidement convaincu «qu’on peut faire des vins à la personnalité affirmée car on a des terroirs très diversifiés».
A partir de 1998, c’est un virage à 180° que le château emprunte, notamment au niveau de l’agriculture qui devient raisonnée, des vendanges qui deviennent pour l’essentiel manuelles, du tri qui devient systématique, des vinifications qui deviennent parcellaires...
L’investissement de Patrick Bernard a permis un sérieux réaménagement de la propriété: c’est tout un programme de drainage, de replantation, d’amélioration des équipements qui s’est mis en place. Mais en recueillir les fruits a pris du temps : «une dizaine d’années, car il a fallu passer par une phase incontournable de rajeunissement du vignoble» selon Xavier Michelet. L’accent a été mis sur le rééquilibrage de l’encépagement avec le renouvellement de plus de 15 ha de vignes replantés à 9.000 pieds/ha. «Aujourd’hui, l’encépagement de Peyrabon est composé à 60 % de Cabernet Sauvignon. Ce cépage représente bien le style de nos vins faits pour la garde». S’y ajoutent 35 % de Merlot, 3 % de Cabernet Franc et 2 % de Petit Verdot.
Les moyens matériels et humains sont apportés pour produire des raisins à haut potentiel œnologique: labour des sols, taille courte ou longue selon le cépage, dédoublage systématique, effeuillage ou échardage, vendange manuelle.
Les chais ont également fait l’objet de profondes rénovations. La capacité de cuverie est plus que doublée, tant en volume qu’en nombre d’unités. «Nous disposons de 49 cuves de vinification pour 42 parcelles de vigne et la moitié d’entre-elles ont un volume unitaire entre 50 et 100 hl maxi». La thermorégulation fait son apparition, permettant ainsi un pilotage des extractions beaucoup plus fin. Un chai d’élevage semi-enterré de 1.200m² est créé et le parc de barriques entièrement renouvelé et re-sélectionné.
C’est une idée forte qui a conduit le projet. « Du fait de la diversité de nos terroirs, il fallait pouvoir isoler chaque lot de raisin pour pouvoir procéder au choix du mode de vinification le plus adapté». Ainsi, chaque lot est conduit individuellement, de l’encuvage jusqu’aux assemblages, avec des modes de vinification et des durées de cuvaison qui sont raisonnés au cas par cas.
«Une ligne de conduite qui, pour contraignante qu’elle soit, laisse ainsi toute faculté à notre conseil, Jacques Boissenot, puis aujourd’hui son fils Eric, de sélectionner des lots complémentaires dans l’assemblage de chacun de nos vins».
Géraldine Gomaere
Château Peyrabon
33250 Saint-Sauveur - France
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