Famille Gonet : Champagne/Bordeaux

03/11

Vigneron

Vigneron Champagne/Bordeaux

Famille GONET

DES BULLES DE LA CHAMPAGNE
AUX VINS TRANQUILLES DE BORDEAUX

Une sœur, Sophie, surveille et travaille les 40 hectares en Champagne, les Grands Crus millésimés du domaine familial Michel Gonet. Deux frères, Charles-Henri et Frédéric, complémentaires et complices, installés à Bordeaux depuis 1986, développent une gamme de vins tranquilles. Une saga familiale.

Charles-Henri Gonet

Vous ne pourriez passer par la A62 depuis Toulouse, à la hauteur de Cadaujac, sans apercevoir sur votre gauche un témoin du passé… le Château d’Eck. Vestige de l’histoire bordelaise, envahi au fil du temps par le lierre et les grandes herbes, telle une belle endormie sur laquelle s'est penché Charles-Henri Gonet, installé au château Haut-Bacalan sur la commune de Pessac, pour lui insuffler un nouvel élan. La bâtisse et les deux tours aux toits d’ardoise du château d’Eck, acheté en 1998, sont restaurées. La création d’un petit chai pour la vinification des vingt hectares sur place et l’accueil des clients est à l’étude…
Mais l’aventure viticole avait commencé dès 1986. Des études viti-œno terminées, suivies d’un tour des vignobles pour mieux connaître les terroirs pour les vins tranquilles, Charles-Henri décide de venir s’installer dans le Bordelais. Il investit dans le Château Lesparre en appellation Bordeaux Supérieur, un domaine du début du XVIIIe siècle ayant appartenu à la famille de La Thibaude, qui figure dans la deuxième édition du Féret paru en 1868. Son frère, Frédéric, le rejoint. Ensemble, ils développent le vignoble ainsi que l’infrastructure administrative et informatique de l’entreprise (la passion de Frédéric). Sur le terrain, ils commencent par replanter la vigne avec des piquets en acier, comme en Champagne, et non en bois. Ils font toutes les expériences possibles… de 50 hectares, le vignoble passe peu à peu à 130 hectares. «C’était un challenge pour nous de développer un vignoble en appellation Bordeaux Supérieur. J’avais l’intuition qu’avec des moyens et un objectif qualitatif dès le départ, nous pouvions élaborer des vins avec une personnalité et une typicité. C’est pourquoi, nous avons planté dès le début à 5.000 pieds/hectare pour une culture plus sereine, et avons beaucoup travaillé le vignoble pour obtenir un matériel végétal avec un potentiel et une belle maturité de la matière première. » explique Charles Henri.
Ils décident aussi de capitaliser sur l’appellation Graves de Vayres, souvent méconnue des Bordelais et amateurs, découvrant de grands terroirs.

Frédéric Gonet

«Nos vignobles ont toujours été suivis en lutte plus que raisonnée. Si vous prenez en compte les millésimes 2004, 2005 et 2006, nous n’avons effectué que trois traitements. Même en 2007, nous n’avons pas dépassé cinq traitements… Il devenait évident que le travail de fond dans le vignoble nous permettait d’envisager le passage en bio… Château Lesparre, en conversion, doit recevoir la certification en 2011. Nous nous dirigerons ensuite vers la biodynamie pour un environnement plus sain et des vins qui révèleront encore plus leurs terroirs.»
Charles-Henri a développé l’export depuis longtemps et la Chine n’est pas un marché nouveau pour lui. Depuis une vingtaine d’année, par le tourisme puis les rencontres, il a noué des relations professionnelles fiables. Il paraissait donc évident de recevoir l’équipe du film du réalisateur chinois Yibai Zhang l’été dernier. Celui-ci avait choisi le Bordelais et ses paysages pour le côté romantique d’un nouvel épisode de la série «l’Amour jusqu’au bout». Bientôt, quelques millions de chinois verrons sur leurs écrans les deux héros, Li Yapeng et Xu Jinglei, déguster les vins du Château Lesparre et Haut-Bacalan… Une belle French touch!

Florence Varaine