Bouchard Père & fils

Institution dans le monde des grandes maisons bourguignonnes, la maison Bouchard Père & fils est propriétaire de 130 hectares, très majoritairement en premiers crus et en grands crus. Elle s’emploie à mener un travail d’une grande précision pour révéler tout le potentiel de ses terroirs.

Avec 142 parcelles étendues sur 48 km de longueur, la maison Bouchard Père & fils résume à elle seule la Bourgogne. Un résumé ou plutôt un florilège...  Des blancs d’anthologie : Montrachet, Chevalier-Montrachet, Corton-Charlemagne,... Des rouges d’exception : Chambertin Clos de Bèze, Volnay Cailleret, Le Corton,… Des cuvées que Frédéric Weber, maître de chai, vinifie avec pour objectif de préserver la personnalité propre de chacun des climats dont il dispose.

L’équipe de la maison dirigée par Gilles de Larouzière, président, et Thomas Seiter, directeur général, perpétue une longue histoire entamée en 1731 : un marchand de drap du Dauphiné, Michel Bouchard, complétait son commerce avec les Flandres par quelques fûts de vins de Bourgogne achetés en chemin.

Une histoire qui prend une forme très concrète dans les caves du Château de Beaune. On y croise des bouteilles de Meursault-Charmes 1846, un Chambertin 1865 (l’une des bouteilles vendues aux enchères en 2016 a atteint la somme de 35 000 €), ou du même millésime le fameux Beaune Premier Cru Vignes de l’Enfant Jésus. L’une des cuvées emblématiques de la maison.

Elle a fait pénétrer Beaune et la Bourgogne dans la grande histoire de France. Marié à Anne d’Autriche en 1615, Louis XIII se désespère de n’avoir toujours pas d’héritier. Trente années de mariage n’y auront pas suffi... À l’automne 1637, le couple royal voyage à Beaune et au Carmel de la ville. Une sœur prédit au couple qu’à son retour à Paris, la reine sera enceinte. Le cortège royal prend le chemin du retour et le 5 septembre 1638, à Saint-Germain-en-Laye, Anne d’Autriche donne naissance à celui que l’on surnommera le Roi Soleil : Louis XIV. Reconnaissante, la reine fait don au Carmel de Beaune d’une statuette de l’Enfant Jésus et d’une parcelle de vigne de quatre hectares dans le Beaune Grèves. Cette parcelle sera acquise par la suite par la Maison Bouchard Père & Fils qui lui gardera son nom.

Le vin qui en est issu n’est pas commun. En témoigne les vieux millésimes, du XIXème siècle, qui sortent en de rares occasions de la cave de la maison. Ils s’expriment avec la plénitude d’un Grand Cru rouge de Bourgogne : complexité et finesse aromatique, harmonie, soyeux des tannins.

La vigne est située en plein cœur du lieu-dit des Grèves, autour d’une petite maison rénovée par Bouchard Père & Fils dans les années 90. Elle est entourée de murs sur trois côtés : ouest, est et nord. La moyenne d’âge des pieds est d’une quarantaine d’année. En surface, sur une vingtaine de centimètres, le sol est constitué de graviers (grèves…), sans argile, sur un sous-sol de dalles fissurées.

Après cuvaison de deux à trois semaines et un élevage de 14 à 16 mois selon le millésime (20 % de fûts neuf), ce Beaune Premier Cru est prêt à défier le temps.

Laurent Gotti

Ce qu’en pense Paolo Basso

Bouchard Père & Fils, Chevalier-Montrachet Grand Cru La Cabotte 2014
Au nez, des notes de pierre à fusil, d’épices douces, de chocolat blanc, de biscuits au beurre. Bouche de grande distinction, élégante et raffinée, onctueuse et de grande structure tout en gardant un style en dentelle, finale très persistante, intense et aristocratique. Un vin d’exception.

Bouchard Père & Fils, Echezeaux Grand Cru (la Combe d’Orveaux) 2015
Beau nez qui allie boisé fin et fruité mûr. Après oxygénation, on perçoit des arômes de griottes, de fraises écrasées, d’épices fines et de poivre vert. Belle bouche dense, expressive, savoureuse et minérale, distinguée et raffinée, des tanins fins, une finale très persistante avec de l’intensité et un style aristocratique. Un grand vin.

www.bouchard-pereetfils.com