En 2010, un nouveau domaine Carillon voyait le jour. De quoi réjouir les amateurs de grands Puligny-Montrachet tant ce nom est une garantie de belle qualité. Il restait à François Carillon de se faire un prénom. Les choses n’ont pas tardé.
La famille Carillon cultive la vigne à Puligny-Montrachet depuis plusieurs siècles : 500 ans ! Pourtant chaque époque a connu des remises en question, des évolutions. François Carillon en sait quelque chose. Si son aïeul, un certain Jean Carillon, travaillait la vigne dès 1520, lui, signe ses vins depuis une dizaine d’année seulement. En effet jusqu’en 2010, François conduisait les vignes du domaine familial, Louis Carillon, travaillant en bonne intelligence avec son père et son frère avant de prendre son indépendance. Un défi lorsque l’on a passé l’essentiel de son temps auprès des ceps et sans expérience dans la commercialisation.
Ecrire sa propre page d’histoire n’est jamais chose facile dans le monde du vin et le choix de François mérite d’être salué au moins pour son courage. Mais l’homme n’est pas doté que de cette unique qualité et le succès n’a pas tardé à être au rendez-vous. Sans doute parce qu’il s’inscrit dans une approche avant tout généreuse et hédoniste du vin : « Je mets tout ce que je suis dans mon vin, sans concession. J’aime la vie, j’aime les gens : je crois mes vins moins austères que ceux de mon père. J’aime le raffinement dans la simplicité, le parfum de l’aubépine et de la pêche de vigne. J’aime l’élégance de la pureté », expliquait-il dans la presse quelques années après son installation.
Il y a d’ailleurs des chiffres qui ne trompent pas quand il s’agit d’illustrer ce succès : parti avec 6,5 hectares le domaine François Carillon en compte aujourd’hui 16. A la gamme, un tryptique d’AOC villages que les amoureux de grands Chardonnay placent dans leur panthéon : Puligny-Montrachet, Chassagne-Montrachet et Saint-Aubin. Une dizaine de premiers crus : Les Champs Gain, Les Folatières, Les Combettes, Les Perrières, Les Murgers des Dents de Chien, Les Chenevottes, Clos Saint Jean...
Pour mettre en valeur chacune de ses parcelles, François Carillon met en pratique une viticulture rigoureuse, adaptée aux particularités des parcelles : travail des sols (il n’utilise plus d’herbicide depuis 1992), maîtrise des rendements, recherche de la maturité idéale pendant la récolte. Les raisins sont mis dans le pressoir aussi frais que possible et le plus souvent le matin pour éviter les températures les plus chaudes de la journée.
En vinification, les pratiques s’inscrivent dans la logique du respect maximal du travail réalisé au vignoble. Tout ce qui peut brouiller le message des terroirs est évité : les intrants, en particulier le soufre, sont limités au strict minimum ou tout simplement proscrits.
La recherche de « la trame parfaite » dans ses vins est sa quête ultime. Les derniers millésimes lui ont permis de s’en approcher.
Laurent Gotti
Domaine François Carillon, Bourgogne Aligoté 2017
Très belle couleur intense, jaune doré profond. Un nez qui fait à peine sentir un élevage très bien maîtrisé et discret et un joli fruité de pamplemousse avec une légère note tropicale. Bouche tendue dès le début avec une belle fraîcheur, un milieu de bouche de belle structure et une finale courte et gourmande. Un beau vin qui élève l’Aligoté à une classe supérieure à sa réputation. Garde : à boire.
Domaine François Carillon, Puligny-Montrachet 2017
Belle robe dense de couleur jaune doré très brillant. Un nez discret aux notes tropicales, de pomme golden mûres et d’épices douces. Belle bouche onctueuse comme on l’attend à Puligny, une évolution croissante et de belle densité au milieu de bouche avec une finale de belle longueur et expressive d’un point de vue olfactif. Très typé et de style classique. Garde : à boire – 2023.