Vignerons Bordeaux
Château Mauvezin, l’authentique
"C’est sur la complexité aromatique que les sommeliers font la différence; on ne fera
de grands vins qu’avec de
vieilles vignes" Petite propriété de deux hectares située au nord de Saint Emilion, Château Mauvezin bataille pour faire face à la mondialisation et à la véritable révolution que connaît la filière. Olivier Cassat, son propriétaire, creuse le sillon de l’œnotourisme, choisissant de s’orienter vers la promotion du goût issu du pass
et de développer l’accueil personnalisé. Laisser le temps faire son œuvre
A la tête de trois autres châteaux (Domaine de Peyrelongue, Château Haut Badon et la Tour du guetteur), Olivier Cassat aborde le vin d’après son terroir, produisant des vins tout à tour tanniques, amers, sucrés ou acidulés. Ses différents vins sont en effet issus des quatre grandes familles de sols en Saint Emilion. De fait, le Château Mauvezin produit des vins de garde, complexes, d’intensité profonde. En bouche, on reconnaît un breuvage puissant et racé, aux arômes truffés et poivrés.
Le millésime 2000 est superbe, très concentré, avec une jolie trame. A déguster en accompagnement d’une entrecôte à la bordelaise, d’une pièce de bœuf grillée sur sarments et des cèpes du Périgord…
Château Mauvezin assure une production de 40 hl/ha, soit 10 000 bouteilles par an, commercialisées à 70% en primeur auprès des particuliers, cavistes, professionnels et restaurateurs du monde entier.
Le credo de son propriétaire ? L’authentique, le terroir, à découvrir et à partager dans un cadre historique (sa salle de dégustation date de 1650). Il faut dire qu’Olivier Cassat représente la 15ème génération de vignerons sur le domaine. Fort de ses origines, il porte haut la culture locale et n’oublie jamais qu’il doit la qualité de ses vignes à ses ancêtres et à ceux qui les ont précédés.
« C’est sur la complexité aromatique que les sommeliers font la différence ; on ne fera de grands vins qu’avec de vieilles vignes », rappelle Olivier Cassat.
La passion du goût et de l’histoire
Un tel héritage, auquel s’ajoutent 30 années d’expérience, incite à prendre du recul sur les tendances actuelles. Ainsi, Olivier Cassat avoue ressentir une certaine perplexité face aux nouveaux modes de consommation uniformisés et au succès des vins du Nouveau monde. Selon lui, un vin doit titrer entre 12,5 et 13 degrés ; un titrage supérieur serait une erreur, même avec une maturation phénologique supérieure. Point de rejet de la différence pour autant chez cet inconditionnel du goût qui apprécie pleinement, par exemple, l’authenticité d’un vin italien d’appellation, tel un Chianti, en accompagnement d’une cuisine florentine à base de venaison ou de fromages.
De façon plus générale, l’essor de la réglementation qui encadre la filière (agréments, obligations syndicales, directives européennes…) tend à niveler la production viticole.
Que retient-on de l’antériorité d’un domaine comme Château Mauvezin qui a 800 ans d’existence ? Quelle place reste t-il au temps, qui fait lentement mûrir les choses pour en révéler le meilleur ?
Sceptique, M. Cassat doute que le rythme actuel effréné soit compatible avec celui des artisans qui cultivent autant leurs produits que leurs racines : « Nous assistons à la révolution de notre métier en plus de la révolution climatique ». De fait, c’est l’âme du terroir de Saint-Emilion qui semble aujourd’hui menacée. C’est pourquoi ce viticulteur, qui se définit comme un paysan, a décidé de sauvegarder le goût, celui des choses anciennes et des produits de caractère, des vins vieux qui rappellent les souvenirs comme le monde des odeurs et des saveurs, en ouvrant son domaine à près de 2000 personnes par an. Avec ce tournant vers l’œnotourisme, sa passion de la viticulture s’exprime sous un jour pédagogique, dans un esprit de rencontre et d’échange.
« Je présente le vin comme un élément de convivialité, comme un aliment facteur de civilisation et de culture ».
Très attaché à ce rapport direct entre artisan et particuliers amateurs, il développe avec plaisir ce côté artistique qui façonne son œuvre, produit unique de la rencontre entre l’homme, le climat et son environnement.
Le Château Mauvezin travaille par ailleurs étroitement avec les professionnels du goût (Meilleurs ouvriers de France, le GRETA, les professionnels de la gastronomie…).
Remise à niveau en anglais, rencontre de nombreux jeunes désireux d’apprendre dans le cadre d’un accueil personnalisé : un nouveau tournant, une autre révolution, plus discrète, assurément positive…
Château Mauvezin
Grand cru Saint Emilion
G.F.A. Cassat et Fils
BP 44 – 33330 Saint Emilion
Tél.: 05 57 24 72 36
Fax : 05 57 74 48 54
www.advintage.com/mauvezin