Maison Champy à Beaune

Vigneron Bourgogne

Maison Champyà Beaune
Si la Bourgogne a acquis une réputation qui remonte aux temps gallo-romains, à chaque époque, le commerce du vin a pris des formes adaptées à la société locale. Chez Champy, on parcourt les caves beaunoises du XVème siècle, et l’on se plait à évoquer aussi une histoire de près de 300 ans.

Champy est le plus ancien marchand de vin de Bourgogne. Dès 1720, Edme Champy part à la conquête de marchés extérieurs. Il pénètre le marché des Pays-Bas Autrichiens (Belgique actuelle). Plus tard, son successeur se lie d’amitié avec Louis Pasteur qui conduit avec sa Maison ses travaux sur le vin. L’Histoire pèse aujourd’hui sur les épaules de Pierre Meurgey. Le renouveau s’est fait en 1990 avec Henri Meurgey, son père, et Pierre Beuchet, deux vrais professionnels. Aujourd’hui, la liste des vins de Bourgogne figurant à la carte est impressionnante : de Chablis à Mâcon, des appellations régionales aux grands crus, en passant par toutes les appellations com­-munales et les premiers crus. Sur 17 hectares, il y a 24 appellations différentes en propriété propre, sans compter les vins issus des propriétés des vignerons sous contrat.
500 000 bouteilles sortent chaque année sous la signature de la Maison Champy.

Pierre Meurgey

Maison CHAMPY
5, rue du Grenier à Sel
BP 53
21202 BEAUNE CEDEX
Tél. 03-80-25-09-99
Fax 03-80-25-09-95

www.champy.com

E-mail

Robert Tinlot : Le grand nombre d’appellations que vous vinifiez n’est-il pas un obstacle à votre conquête des marchés car on nous dit qu’il faut créer de grands ensembles ?
Pierre Meurgey : Au contraire, nous sommes très attachés à rendre perceptible le caractère propre de chaque lieu-dit (appelé climat en Bourgogne). L’exigence de qualité dans notre métier est vécue comme un artisanat. C’est pour nos clients une garantie qui les fidélise. Notre succès est lié à la recherche de l’équilibre et de la typicité de chacun de nos vins. C’est sa terre d’origine que nous voulons exprimer et ne pas imposer notre propre style.

RT : Avez-vous une recette particulière ?

P.M :Oui et non. Dans la vigne, nous modérons les rendements afin que l’effet terroir soit bien présent, nous ne recherchons pas nécessairement la concentration mais la minéralité. Nous utilisons peu ou pas d’engrais, la taille est courte et, s’il le faut, nous vendangeons en vert. Nous avons fait des essais de biodynamie : le résultat est intéressant car les vins sont plus épanouis. Par ailleurs, la vinification est loin d’être stéréotypée. Elle est adaptée à la caractéristique de la parcelle et au millésime.
Une macération à froid de quatre à cinq jours permet d’extraire la couleur et le fruit. La fermentation se fait par les levures indigènes. A part les appellations régionales qui sont en cuves inox, la fermentation et l’élevage se font en fûts (de 20% à 100% de fûts neufs suivant l’appellation). Pour le bouchage, nous nous adaptons à la demande du marché mais le liège reste majoritaire.

RT : Quels sont les heureux bénéficiaires de tant de soins ?

P.M : Nous exportons les trois-quarts de nos vins, en premier lieu au Japon, puis aux USA, au Royaume Uni qui nous est resté très fidèle mais aussi en Europe : Belgique, Allemagne, ainsi qu’en Australie. Pour les 30% expédiés en France, nous avons une clientèle dans la belle restauration et chez les cavistes. Les sommeliers apprécient le respect des origines. Notre clientèle de particuliers, très souvent, nous a connus en visitant notre magasin et nos caves du centre historique de Beaune. Pour eux, nous organisons des repas dégustation. Ma mère a ouvert ici une école où elle reçoit aussi des enfants. Ils ne dégustent pas les vins mais ils découvrent les différents arômes des plantes et des fruits. Ils s’initient à reconnaître les saveurs, à les comparer et à les mémoriser. Leur aptitude à déguster est étonnante. Elle offre de magnifiques perspectives pour l’avenir de notre métier et de la gastronomie en général.
Robert Tinlot