A Meursault, le Clos des Perrières est identifié depuis des siècles comme un terroir exceptionnel. Nous avons tenté de percer le mystère de ce vignoble qui rivalise avec les grands crus les plus fameux.
Livres anciens, cartes, magazines… A Meursault, la maison des descendants d’Albert Grivault ferait le bonheur d’un historien. Beaucoup de ces archives soulignent à quel point le Clos des Perrières est un terroir d’exception. Michel et Marguerite Bardet veillent sur ce vignoble et en conservent la mémoire précieusement. Difficile d’être exhaustif sur ces nombreux documents accumulés mais on citera volontiers l’épisode de la médaille d’or reçue au concours agricole de Paris de 1895. Elle vaudra à la cuvée (millésime 1893) d’être dégustée par le Président de la République Félix Faure. On mentionnera aussi les nombreuses références issues des fameux ouvrages de Jules Lavalle (1855), ou encore de René Danguy et Charles Aubertin (1892) attestant de la grande considération dont le Clos fait l’objet depuis des siècles.
Une succession de louanges ininterrompues jusqu’à nos jours. Citons, pour l’exemple, Michel Bettane dans la Revue des vins de France de mai 1989.
« Terminons par les quatre cuvées les plus fascinantes qui touchent au sublime : Le Montrachet du domaine de la Romanée-Conti, le Corton-Charlemagne de Jean-François Coche-Dury, le Clos des Perrières de Bardet-Grivault... » Que dire de plus !
L’explication d’une telle constance est bien-sûr à chercher du côté du terroir : 94 ares et 52 centiares au-dessus desquels les bonnes fées de la géologie viticole se sont penchées. « Si on fait le rapprochement avec le placement des crus de Puligny-Montrachet, on constate que le Clos des Perrières est placé géologiquement comme la bande médiane des Montrachets, elle-même à 260 mètres d’altitude. », écrivait Pascal Ribereau-Gayon *. Abritée des vents, cette enclave du premier cru Meursault Perrières s’étend en pente douce en plein cœur de la zone des vignobles les plus fins de la Côte des Blancs. La terre y est relativement profonde. Le haut du Clos est assis sur un affleurement de calcaire du Bathonien, tandis que la partie basse est constituée de colluvions donnant un sol brun rougeâtre et pierreux. L’exposition sud/sud-est permet d’atteindre de bonnes maturités quel que soit le millésime. Visuellement, l’ensemble dégage une sereine harmonie, havre de paix pour des Chardonnays placés dans des conditions idéales pour donner le meilleur d’eux-mêmes.
Une plénitude du fruit que l’on retrouve dans les vins. La puissance est ici le plus souvent au rendez-vous, davantage que dans la plupart des cuvées de Meursault Perrières. La minéralité et la pureté, qualités souvent associées aux vins issus de ce climat, sont également bien présents. D’autant que Michel Bardet limite la proportion de fût neuf à moins de 20 %. Une minéralité parfois un peu austère qui demande du temps pour se fondre dans la matière. Un Clos des Perrières devrait idéalement être dégusté après une quinzaine d’années de garde, voire une vingtaine pour les plus belles récoltes.
Les millésimes récents (nous avons dégusté les millésimes 2012 à 2017 au domaine) sont tous de grandes réussites. Avec une prime pour la richesse du 2015 et surtout pour la grande pureté et la superbe complexité du 2014. De véritables merveilles. La grande histoire continue…
Laurent Gotti
* Les Vins de France, Editions Hachette (1991)
Domaine Albert Grivault
7 place du Murger - 21190 Meursault
Tél. : 03 80 21 23 12
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