Vigneron Bourgogne
Le Château Génot-Boulanger
sur le terroir des moines-vignerons de Cîteaux
La filiation du domaine plonge ses racines aux sources les plus anciennes, chez les moines de Cîteaux qui furent en leur temps les rénovateurs du vignoble bourguignon dont le Clos de Vougeot est aujourd’hui le témoin emblématique mais non unique. Ici nous sommes à Meursault dans un château, un vrai château construit au XIXème siècle dans les dépendances du Château de Cîteaux.
La famille Genot prospéra dans la pharmacie (les pharmaciens furent les premiers œnologues !). Eux seuls étaient capables d’analyser les denrées alimentaires et les vins. Depuis 1974, cette affaire familiale est dirigée par François Delaby. La viticulture est pour lui une autre expression de l’art. Avant de prendre en mains le domaine, il excella comme architecte d’intérieur touchant à la peinture et au dessin. C’est d’ailleurs une tradition familiale. Le dessin, la plume et le pinceau au service du vin. Autour de lui, il a réuni une équipe avec un chef de culture qui travaille les 27,54 hectares du domaine et un œnologue conseil qui maîtrise la diversité bourguignonne. Sa fille Aude et son futur gendre sont dans l’équipe de direction.
Comme dans la plupart des propriétés de Bourgogne, les appellations d’une même exploitation sont dispersées sur la côte vigneronne : sur 60 km, 92 parcelles (climats) composent le domaine. Elles se distribuent de Chambolle Musigny en Côte de Nuits à Mercurey en Côte Chalonnaise. Dix huit appellations de vins blancs dont un grand cru et sept premiers crus, et quatorze appellations de vins rouges dont deux grands crus et sept premiers crus. Ils portent des noms qui chantent la gloire de la Bourgogne tels que Chambolle Musigny, Clos de Vougeot, Cortons Charlemagne, Beaune Grèves, Pommard Clos blanc, Meursault les Bouchères, Puligny Montrachet Les Folatières ou Chassagne Montrachet Clos Saint Jean et deux premiers crus à Mercurey. A cela il faut ajouter le Crémant de Bourgogne qui est fait de deux tiers de Pinot et un tiers de Chardonnay. Ce complément de gamme permet d’honorer une clientèle qui veut faire tout un repas au Bourgogne. Le Crémant présente un excellent rapport qualité/prix.
Robert Tinlot : Au début des années 2000, la crise a touché très profondément le vignoble français et puis, dans la foulée, les autres vignobles du monde. Sous l’impulsion de président de l’INAO, René Renou, on a voulu recentrer les appellations d’origine contrôlée sur l’excellence mais le courant général était à l’apologie de la politique de marque et critiquait le système français des appellations d’origine contrôlée au motif que le consommateur ne pouvait s’y retrouver. Comment faites vous avec vos 27 hectares et vos 32 appellations ?François Delaby : La crise n’a pas vraiment touché les très grands vins. Notre défense, c’est en effet l’excellence. Le nom de notre château associé à ces différentes appellations est le signe de reconnaissance de notre clientèle qui peut choisir dans cette diversité mais se fidélise au château parce qu’elle sait que nous prenons le plus grand soin de nos différents vins. Cette attention est dans toutes les étapes qui vont de la vigne à la bouteille. Le grand vin se fait à la vigne. Si les raisins n’expriment pas leur origine, leur terroir, la vinification est impuissante à compenser le manque de qualité des raisins et d’originalité du vin. A la vigne, nous pratiquons la culture raisonnée. Cette culture implique un suivi très régulier des parcelles afin d’intervenir au moment optimum et de donner à la plante toutes ses chances. En culture raisonnée, le temps passé à surveiller la vigne est considérable mais les traitements deviennent beaucoup plus légers. Cette culture répond, en outre, aux impératifs de la protection de l’environnement. Nous privilégions la qualité sur la quantité.
Château Génot-Boulanger
25, rue de Citeaux
21190 Meursault
Tel. : + 33 3 80 21 49 20
Fax : + 33 3 80 21 49 21
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Sous la pression des concurrents des pays tiers de l’Europe, les pratiques œnologiques sont devenues très ouvertes. Aujourd’hui l’œnologie moderne offre une gamme de possibilités très larges. Comment faites-vous vos choix ?Nous respectons les traditions. Les raisins sont récoltés à la main. Ils sont ensuite passés sur une table de tri. Nous utilisons un pressoir à membrane qui presse délicatement. Les rouges sont égrappés à 30/35%. L’élevage se fait en fûts de chêne français (Allier, Nièvre) de moyenne chauffe avec 25 à 35 % de fûts neufs. La mise en bouteille se fait dans nos installations avec une filtration légère voire pas de filtration du tout. Il ne faut pas brutaliser le vin par des pratiques violentes. Pour le bouchage, nous restons fidèles au liège. Notre objectif est de prendre en compte les spécificités des différentes appellations qui sont toutes issues de nos propres vignes, de mettre en valeur leurs caractères d’origine et de répondre aux attentes de nos clients qui nous connaissent et sont des connaisseurs.
Qui sont vos clients ? En France, nous avons une bonne clientèle de grands restaurants et nous allons dans quelques salons de prestige. C’est là que nous rencontrons notre clientèle particulière. Celle-ci a doublé en 10 ans. Elle est très fidèle. Nous faisons une dégustation à New York, il y a là de vrais connaisseurs. Ainsi, 20% de nos vins partent aux USA, également au Royaume Uni, en Belgique, en Suisse, aux Pays-Bas, au Japon, au Canada, notamment au Québec mais aussi à Pékin et Shanghai ; le Brésil et la Russie s’ouvrent à nos vins. Nous n’avons pas créé de caveau pour accueillir les touristes mais nous pouvons recevoir nos clients sur rendez-vous et organiser des dégustations qui gagnent ainsi en convivialité.
Robert Tinlot