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Château Arnauld

21/03/2019
Le joyau de la rose

Henry Clemens (S.I), Paolo Basso, Olivier Fargeot et Yann (S.I.)

Le magistrat bordelais, Pierre-Jacques Arnauld, achète au 17ème siècle le Prieuré d’Arcins qui devient le « cru Arnauld » avant d’être rebaptisé Château Arnauld. On raconte que le Prieuré d’Arcins étanchait la soif des pèlerins nombreux sur cette route et préservait ceux-ci de l’eau insalubre. Depuis 2007, le château d’Arnauld est la possession du groupe Allianz.

Nous préparant à visiter le domaine avec Paolo Basso, Meilleur Sommelier du Monde, nous quittons la mythique D2 pour nous engager dans une cour large et marquée par les passages, jusqu’il y a peu encore, d’engins de chantier. Il apparaît très vite qu’on peaufine ici un joyau en devenir. Ce château a été refait et surtout repensé pour faire d’Arnauld un grand vin dans un écrin à la hauteur des nouvelles aspirations. Dans le giron des Vignobles de la Rose et de leurs 220 hectares, le château Arnauld revendique désormais 12 hectares qui s’étirent sur les graves günziennes profondes du plateau d’Arcins. En conversion bio, les vignes sont enherbées et plongent leurs racines dans des sols aux pH bas. Olivier Fargeot, le directeur commercial, rappelant au passage que les grands vins se caractérisent rarement par des pH élevés. Un chai neuf accueille depuis 2014 d’impeccables cuves tronconiques dans lesquelles on privilégiera les pigeages plutôt que les remontages afin de préserver des tanins fins. Olivier Fargeot s’attarde souvent sur le désir d’avoir de la précision dans des vinifications surveillées depuis 2015 par Hubert de Boüard. Des chauffes douces ne confèreront pas au vin des arômes empyreumatiques et les élevages de 12 à 18 mois dans des barriques cent pour cent neuves conserveront au château Arnauld son beau fruit.

La dégustation du 2015, millésime parfois et en d’autres lieux marqué par la surmaturité, révèlera ici des vins suaves, juteux et des tanins tout à fait intégrés. Parions que l’apport des merlots sur argile aura largement contribué à la fraîcheur de ce Cru Bourgeois du Haut-Médoc qui semble augurer de beaux lendemains.

Henry Clemens
 

 

Ce qu’en pense Paolo Basso

Château Arnauld 2014, Haut-Médoc
Rubis aux reflets violacés. Note de vanille avec un boisé qui doit encore se fondre. Cassis et mûres, réglisse. En bouche, une belle fraîcheur qui renforce la perception savoureuse, un corps moyen +, une belle structure assez dense, des tanins fins et assez intégrés, finale persistante avec belle intensité et de jolies saveurs. Le nouveau cuvier inox tronc-conique leur permet des belles extractions. Un beau vin avec un potentiel pour la gastronomie grâce à la belle fraîcheur. Garde : 2020-2027.

Château Arnauld 2016, Haut-Médoc
Rubis profond aux reflets violacés. Au nez, fruit mûr avec des notes de cerises, de sirop de cassis, de crème de mûres. Le boisé est discret bien qu'il se fase sentir avec des arômes de vanille, de cannelle et de réglisse. Bouche riche et dense, mais extrêmement jeune donc toujours à la recherche d’un équilibre que le vin atteindra dans environ 2-3 ans. Une très belle acidité bien intégrée, un milieu de bouche dense et de corps moyen +, des tanins fins et jeunes bien que ronds, une finale assez longue. Un beau vin qui séduit par son acidité qui met en valeur les saveurs.

 

www.chateau-arnauld.fr