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Château Hannetot

04/05/2019
Un iconoclaste à Pessac-Léognan

Xavier Beaumartin a repris les rênes du Château Hannetot en 2006. Il choisit de donner un nouveau souffle au domaine de 4 hectares, avec une envie : offrir ses lettres de noblesses au domaine qui l’a vu grandir.

Paolo Basso et Xavier Beaumartin

Dans la famille Beaumartin, avoir un château, ce n’est pas un choix, c’est dans les gènes. Après une carrière dans l’industrie du bois, Xavier, issu de la troisième génération, a d’abord participé au renouveau du château Laroque à Saint-Emilion puis en parallèle en 2006, il reprend Hannetot, une petite propriété à Pessac-Léognan. Le domaine de 4 hectares suggère à Xavier Beaumartin d’emprunter des chemins moins explorés. Il replante tout le vignoble en 2008 avec les 3 cépages emblématiques sur les 3 terroirs différents, argile, grave et calcaire, qui apportent chacun des nuances différentes, et une vision : celle de hisser Hannetot au rang des pépites de l’appellation. « Quand je suis arrivé, Hannetot, c’était un vin sans prétention qui n’était pas commercialisé. Je souhaite faire de Hannetot non pas un vin d’initié mais un vin juste, qui exprime son terroir et sa pureté. Cela passe par le respect et la compréhension de son environnement ».

Le virage qualitatif s’accompagne d’une stratégie du vivant. La propriété, certifiée récemment Haute Valeur Environnementale (HVE), fait 8 hectares mais hors de question d’abandonner haies, forêt, bocage, abeilles au profit de vignes supplémentaires. Respecter l’équilibre, travailler le sol, tenir des conduites spécifiques, adapter les cépages, amener le raisin à maturité : c’est la ligne directrice.

Hannetot, ce sont les racines de Xavier Beaumartin, c’est l’endroit où il a passé son enfance. Son père fut le maire de Léognan pendant 14 ans : « J’ai de l’affection pour cet endroit. Je ne suis pas là pour le dénaturer mais bien pour en assurer la continuité et en faire un vin qui raconte une histoire avec une résonnance émotionnelle. L’intérêt d’avoir uniquement 4 hectares, c’est de pouvoir conduire sa vigne comme un jardin et de jouer sur le côté iconoclaste. »

Des investissements dans le chai permettent aujourd’hui d’apporter plus de précision au vin avec un système de remontage automatique pour des extractions plus douces, des fermentations à basse température, une cuvier repensé avec notamment l’achat de grands contenant de 20 hectos. « On boise moins, je ne cherche pas à faire ces vins surboisés et opaques que prônait Robert Parker, je souhaite moins d’artifices, plus d’élégance naturelle, » précise Xavier Beaumartin qui travaille en étroite collaboration avec l’œnologue Serge Charritte, disciple d’Emile Peynaud.

27 000 bouteilles sortent en moyenne par an de la propriété. La montée en qualité permet une distribution commerciale là aussi plus stratégique. « Nous bâtissons des relations depuis 2016 avec la place de Bordeaux avec quelques négociants bien sélectionnés pour une distribution plus française, plutôt en restauration. Je crois à la vertu du produit. Il y a eu un premier tournant en 2014 ». Et selon Paolo Basso,

Meilleur Sommelier du Monde, venu déguster les vins à la propriété, un second virage en 2018, millésime qu’il qualifie de « remarquable » au domaine Hannetot.

Bénédicte Chapard

 

www.chateau-hannetot.com