Laurent Delaunay a racheté en 2017 le nom lancé en 1893 par son aïeul. La maison Edouard Delaunay sortait ainsi d’un sommeil de près de 30 ans... Une renaissance qui s’accompagne de grandes ambitions pour ses nouveaux propriétaires.
Relancer un négoce-éleveur en Bourgogne est un challenge. Surtout après une succession de millésimes peu productifs. Ce défi, Laurent Delaunay peut se féliciter de l’avoir relevé au bon moment : la Bourgogne vient de connaître successivement deux millésimes généreux : 2017 et 2018. « Nous avons connu un alignement de planètes exceptionnel, » confirme-t-il. Une chance d’autant plus remarquable que l’ambition de départ était élevée. « La maison vise le haut de gamme et l’excellence, avec des appellations principalement en Côte de Nuits et en Côte de Beaune, » expliquait-il, au tout début de l’aventure, fin 2017. Quelques noms : Corton et Corton-Charlemagne, Charmes-Chambertin, Clos Vougeot pour les grands crus, Volnay, Pommard, Nuits-Saint-Georges, Chambolle-Musigny, Gevrey-Chambertin pour les villages et premiers crus. La concrétisation de leurs efforts est maintenant tangible : les premières bouteilles ont été expédiées fin mai dernier.
La maison porte donc le nom Edouard Delaunay, une marque qui a été créée en 1893 par l’arrière-grand-père de Laurent Delaunay. Ces vins étaient alors largement distribués sur les navires des compagnies de navigation. Au début des années 90, elle passait dans le giron de la maison Boisset alors qu’elle traversait des difficultés. Un retour au bercail qui n’est pas commun. Laurent Delaunay a acheté, en 2018, des pièces à la vente aux enchères des Hospices de Beaune. Un siècle après son arrière-grand-père...
Une cuverie et des caves historiques ont été réhabilitées dans les Hautes-Côtes de Nuits, dans le « fief » historique de la maison à l'Etang-Vergy. Un site qu’elle occupait depuis les années 1950 après s’être installée dans le nord de la Côte-d'Or puis à Dijon. Les bâtiments rénovés ont demandé un investissement de 1,5 millions d'euros : petites cuves thermorégulées, caves à fût…
Laurent Delaunay n’a pas pour autant délaissé l’entrée de gamme bourguignonne : la maison propose deux AOC Bourgogne : un Pinot noir et un Chardonnay. Deux références chapeautées par une marque qu’il a baptisé « Septembre ». Des vins positionnés respectivement à 12,90 € et 11,90 € (prix TTC particulier). Le but est bien sûr de miser sur la haute qualité mais aussi sur l’ensemble de la pyramide hiérarchique des vins de Bourgogne.
Les vins sont vinifiés – pour la plupart – et élevés par Christophe Briotet, œnologue et ancien maître de chai au Lycée Viticole de Beaune.
Pour rappel, Laurent et Catherine Delaunay, à la tête de la maison Badet Clément (Nuits-Saint-Georges), se sont fait un nom dans le monde du vin à partir de 1995 en créant une gamme de vins de cépages du Languedoc : Les Jamelles. Ils ont ensuite acquis Domaines et Vins de Propriété (DVP) en 2003. Une structure qui distribue les vins de près de 200 domaines bourguignons. Une connaissance de la Bourgogne sur laquelle la Maison Edouard Delaunay peut s’appuyer.
Laurent Gotti
Clos de Vougeot Grand Cru 2017
Belle couleur rubis assez intense. Un nez qui nécessite une oxygénation pour s’ouvrir sur des notes d’épices, de baies noires, de girofle, de laurier et de vanille et cacao. Palais riche et puissant avec très belle note savoureuse, dense et ouvert, un style chaleureux, du corps. Des tanins fermes, une finale persistante avec une rétro-olfaction vanillée et de fruits noirs intense. Excellent.
Charmes-Chambertin 2015
Belle couleur rubis assez intense. Un nez intense avec une note boisée assez fine sur des arômes de vanille et de cacao. Fruits noirs écrasés, cerises confites. Une belle bouche savoureuse et sucreuse (bois), dense et de belle puissance tout en étant élégante et étoffée. Des tanins serrés et gourmands, une finale très persistante et de belle complexité boisée. Un grand vin.