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28e concours du Meilleur sommelier de France Beaune

03/15
Jonathan Bauer-Monneret : un alsacien couronné en Bourgogne

L'Alsacien âgé de 29 ans, en poste au restaurant Spring à Paris, a inscrit son nom au palmarès, cinq ans après avoir été titré chez les jeunes. Un passionné discret qui a maîtrisé la finale disputée à Beaune, au cœur de la Bourgogne, et accueillie par le BIVB.

Philippe Faure-Brac, Serge Dubs, Michel Hermet, Jean-Luc Jamrozik et Olivier Poussier ont félicité le vainqueur qui est membre de l'association des sommeliers de Paris.

À l'automne 2009, Jonathan Bauer-Monneret avait surpris les amateurs de concours en remportant le titre de Meilleur Jeune Sommelier de France – Trophée Duval-Leroy. Il travaillait alors dans l'Océan Indien, au sein du groupe mauricien Constance. «C'était mon premier poste, après mes études au lycée professionnel Alexandre Dumas, à Illkirch-Graffenstaden. J'y avais étrenné ma mention complémentaire sommellerie obtenue auprès d'Antoine Woerlé. Jérôme Faure, le chef sommelier du Prince Maurice, m'avait soutenu lorsque j'avais parlé de ce concours...»

Quelques mois plus tard, le Strasbourgeois retrouvait la France, au côté de Manuel Peyrondet, au Royal Monceau et tentait sa chance au concours des 'grands'. Avec un résultat mitigé. Demi-finaliste à Fontevraud, il avait suivi la finale parmi le public. «Deux ans plus tard, à Marseille, je n'ai pas fait mieux!»
 

passation de pouvoir entre Alsaciens.

La jeunesse au pouvoir

Cette année enfin, il a franchi la marche conduisant au dernier carré et aux frissons d'une finale disputée en public. Et dans la salle de la Lanterne Magique qui affichait complet avec plus de 500 spectateurs et de vrais supporters des candidats, Jonathan Bauer-Monneret n'a pas tremblé. Face à une concurrence constituée d'autres jeunes professionnels expérimentés: Mikaël Grou 26 ans (Four seasons George V à Paris), Jean-Baptiste Klein 27 ans (Clos des sens à Annecy-le-Vieux) et Florent Martin 27 ans (Four seasons George V à Paris), il a vécu les diffé­rents ateliers avec naturel.

Un ballet bien ordonné de trente minutes par candidat. Dégus­tation à l'aveugle commentée d'un vin blanc (Vouvray 1971) puis identification (origine cépage, appellation et millésime) de quatre vins rouges (Gevrey-Chambertin 2010 Sérafin père et fils, Mercurey premier cru Château de Chamirey 2010, Beaune 1er cru 2005 Clos des Fèves du Domaine Chanson, Moulin-à-Vent 2005 Clos de Rochegrès). Gestion de trois tables dans un restaurant aménagé sur scène puis choix des vins avec des clients préparant un repas de mariage, sans oublier les questions taquines du président de l'UDSF Michel Hermet: il y en avait pour tous les goûts et même pour un peu d'humour.

Décontractés les demi-finalistes avant de connaître les noms des quatre qui se disputeront le titre.

Le MOF pour prochaine étape

«Depuis sept mois, je me suis préparé à tout cela. Des amis et Martine, mon épouse, m'ont aidé à coups de jeux de rôle ou bien d'ateliers surprises. Pour faire face au stress et être à l'aise dans ce contexte, j'ai pris aussi des cours de théâtre.» Tout un travail qu'il a remis en question, à la mi-novembre dernier, à l'occasion des sélections du concours du Meilleur ouvrier de France. Jonathan Bauer-Monneret y a alors retrouvé Romain Iltis, l'Alsacien auquel son succès à Beaune lui a permis de succéder au palmarès national.

Les amateurs de statistiques, eux, noteront que Jonathan est également, depuis dix ans, le premier Meilleur jeune sommelier à avoir remporté ensuite le concours ouvert à tous les profession­nels et donc le plus prestigieux. En 2004, Dominique Laporte, sacré en Avignon, avait de la même façon confirmé son titre acquis en 1997 chez les jeunes.

Dans deux ans, c'est en tant que membre du jury, qu'il vivra le prochain concours dont le terroir d'accueil ne sera connu que fin 2014.
 

  1. Jean-Baptiste Klein a débuté la finale.
  2. Jonathan Bauer-Monneret a réussi à oublier la présence du public et de ses nombreux supporters.
  3. Florent Martin était déjà finaliste à Marseille en 2012.
     

Jean Bernard