Un nouveau président, la présentation des prochains concours, l'intégration officielle de nouveaux pays membres, la volonté des partenaires historiques de poursuivre leur collaboration et surtout un excellent bilan financier sont autant de faits marquants de cette réunion organisée à la veille de Vinexpo.
Le temps fort de l'assemblée générale de l'Association de la Sommellerie Internationale tenue à Bordeaux les 16 et 17 juin dernier, était constitué par l'élection pour un mandat de trois ans du nouveau président. Deux candidats s'étaient manifestés : l'Argentin Andrés Rosberg et le Français Meilleur Sommelier du Monde Serge Dubs. Après avoir l'un et l'autre présenté les grandes lignes de leur programme aux présidents ou représentants des 53 pays bénéficiant du droit de vote, ils ont attendu le résultat du scrutin. Et c'est par 29 voix contre 24 face à son concurrent alsacien que l'Argentin a été élu. Il sera accompagné par Michèle Chantôme (secrétaire générale) et Samuil Angelov (secrétaire adjoint), Philippe Faure-Brac (trésorier) et Michelle Mc Carthy (trésorière adjointe). Et c'est à eux qu'il convient, depuis cette date, d'ouvrir une nouvelle ère dont un premier bilan sera établi dans un an lors de la réunion (du 17 au 22 juin 2018) qui se tiendra à Tbilissi, en Géorgie. Shalva Khetsuriani, le président de l'association nationale, a en effet dévoilé le programme très chargé qui attend les congressistes à cette occasion.
A évoquer le futur calendrier de l'A.S.I. on peut préciser les dates des prochains concours qui rythmeront la vie de l'association et de ses adhérents à travers le monde.
Ainsi 2018 sera une année très chargée puisque, outre la réunion en Géorgie, sont prévus deux épreuves continentales. Montréal accueillera le concours des Amériques du 28 mai au 2 juin et Michelle Mc Carthy a levé le voile sur l'organisation qui permettra de connaître le successeur de Paz Levinson sacrée au Chili au printemps 2015.
Du 14 au 18 octobre, direction Kyoto, au Japon, qui servira de décor au concours du Meilleur Sommelier d'Asie & Océanie. Le programme a été présenté par Saiko Tamura-Soga qui a souligné que son pays, comme ce fut le cas à l'occasion du concours mondial 2013, ne ferait pas appel au soutien financier de l'A.S.I. pour établir son budget.
En 2019, destination moins exotique mais pétillante et chocolatée puisque c'est à Anvers (Belgique), ville connue pour ses bières et la qualité de la transformation de la fève de cacao, qu'une soixantaine de candidats iront disputer le concours mondial. William Wouters a confirmé les dates : du 10 au 15 mars.
Enfin, en avril ou en novembre 2020, Chypre et son président George Kassianos organiseront le concours A.S.I. du Meilleur Sommelier d'Europe.
A noter également qu'en 2019, la France, candidate malheureuse face à la Belgique lors de la désignation du pays hôte du mondial, pourrait obtenir un joli lot de consolation en organisant, le 3 juin en Champagne, les festivités du cinquantenaire de la naissance de l'A.S.I. Philippe Faure-Brac et l'Union de la Sommellerie Française vont pouvoir se retrousser les manches pour donner tout le relief nécessaire à cet événement. Car c'est bien à Reims, ce jour de juin 1969, que l'A.S.I. a été portée sur les fonts baptismaux. Quelques mois plus tard, à Bruxelles, le Français Armand Melkonian devenait le premier Meilleur Sommelier du Monde de l'histoire.
Par ailleurs, Philippe Faure-Brac qui a été confirmé au poste de trésorier, avait eu tout loisir de dresser un bilan financier particulièrement positif. Une situation qui doit beaucoup au travail de Shinya Tasaki au long des sept années qui ont marqué sa présidence et celle de son prédécesseur, Kazuyoshi Kogai.
D'autres élections étaient également au programme de ces deux jours de travail. Il s'agissait alors de désigner les nouveaux vice-présidents continentaux appelés à relayer l'action d'Andrés Rosberg dans leur vaste zone d'influence. Saiko Tamura-Soga (Japon) a été élue vice-présidente Asie-Océanie à l'issue du scrutin qui l'opposait au Singapourien Tommy Lam (4 voix contre 3), le Chilien Ricardo Grellet, seul en lice, a décroché la vice-présidence des Amériques. Enfin, le duel européen entre Markus Del Monego (Allemagne) et William Wouters (Belgique) a tourné court. Le Meilleur Sommelier du Monde 1998 a retiré sa candidature afin de permettre au président international d'avoir à ses côtés un partenaire qu'il soutenait. Markus Del Monego affirmant ainsi sa proximité de vue avec Serge Dubs.
L'assemblée générale a été également l'occasion d'intégrer trois nouveaux pays en tant que membres actifs. Il s'agit de l'Afrique du Sud (président Higgo Jacobs), l'Île Maurice (président Jérôme Faure) et le Montenegro (président Zoran Avramovic).
Dans le même temps, la République Dominicaine (président Pablo Diaz) a été accueillie en tant que pays observateur alors que la Nouvelle-Zélande devra attendre encore un an avant de bénéficier du même statut ainsi que l'a souligné Jean Pallanca, le responsable de cette commission.
En revanche, l'association andorrane, silencieuse depuis longtemps, a été exclue alors qu'un sursis a été accordé à l'Ukraine.
Appelé à se réunir très prochainement compte tenu des échéances qui se dessinent pour 2018, le comité technique qui a pour mission d'organiser les différents concours va également évoluer. Gérard Basset, son directeur, souhaitant une représentation internationale plus large, deux des Français qui le composaient, Eric Duret (Meilleur Sommelier d'Europe) et Jean-Pascal Paubert (en charge de l'intendance) céderont donc leur place à d'autres professionnels alors que Serge Dubs a accepté de poursuivre sa mission au sein de cette équipe.
Enfin, invités à s'exprimer lors du deuxième jour de la réunion, plusieurs partenaires présents à Bordeaux ont fait part de leur souhait de poursuivre l'aventure aux côtés de l'A.S.I.
Ce fut le cas des représentants de Vinexpo, Chef & Sommelier, Conseil Interprofessionnel des Vins d'Alsace, Austrian Wines et SommelierS International. Ils devront toutefois attendre quelques mois avant de connaître les intentions de la nouvelle équipe en place lors de la renégociation des contrats appelé à les unir pour trois ans.
Jean Bernard
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