Eric Beaumard
Meilleur Sommelier de France 1992
LE CINQSommelier Paris
Interview de
Eric BeaumardMeilleur Sommelier de France 1992
«Le sommelier est un triptyque entreD’où est venue votre vocation pour la sommellerie ?
Eric Beaumard : Je suis devenu sommelier par défaut. Au départ j’étais cuisinier mais j’ai perdu l’usage de mon bras droit dans un accident de moto. A ma sortie de l’hôpital deux ans plus tard, je ne pouvais continuer dans cette voie. Je me suis alors tourné vers le vin car c’est un sujet qui me fascinait. Je suis autodidacte, j’ai tout appris à travers des livres puis par des stages en viticulture. J’ai commencé comme sommelier en faisant des extra. Je savais que je n’avais pas le droit à l’erreur, j’ai été refusé de certains établissements en raison de mon handicap. Après ma réussite au Trophée Ruinart de Meilleur Jeune Sommelier de France en 1987, La Poularde à Montrond-les-bains (42) m’a embauché. J’y suis resté quatorze ans.
Qu’est ce qui vous a donné envie de participer au concours de Meilleur Sommelier de France ?
Eric Beaumard : J’aime la compétition, c’est excitant. Le concours est une excellente motivation pour travailler ses connaissances. C’est aussi un pont social pour trouver du travail. Mais c’est avant tout une passion. J’ai eu une victoire en deux étapes. En 1990 je suis arrivé en finale et en 1992 j’ai remporté le titre. J’ai enchaîné en devenant Meilleur Sommelier d’Europe en 1994 et Vice-champion du monde en 1998. D’une certaine façon mon accident a été bénéfique car je ne sais pas si j’aurais été aussi loin en cuisine. Je parcoure le vignoble sans arrêt que ce soit dans le cadre de mon travail ou pendant mes congés.
Quels conseils donneriez-vous aux futurs jeunes sommeliers pour se préparer au concours ?
Eric Beaumard : Il faut entretenir sa passion car c’est un accélérateur de carrière et une formidable façon d’avancer.
Et aujourd’hui quelle est votre situation ?
Eric Beaumard : Cela fait six ans et demi que je dirige le restaurant Le Cinq de l’hôtel Georges V, c’est une autre dimension. Quand je suis arrivé, il y avait 80 bouteilles à la cave aujourd’hui il y en a 50 000 que je gère avec Enrico Bernardo, le chef sommelier du restaurant.
Qu’est ce qui vous plait le plus dans votre métier : découvrir de nouveau vins ou faire partager votre passion ?
Eric Beaumard : J’aime ces deux fonctions. Je dis souvent que le sommelier est un triptyque entre le vigneron, les clients et le cuisinier.
Y a t’il un accord met vin que vous affectionnez particulièrement ?
Eric Beaumard : Je reviens d’un tour en Alsace, alors je vous dirais un homard fumé cuit aux girolles et servi avec un riesling Grand Cru Rangen de Thann 2004 de Martin Schaetzel à Ammerschwihr (68).
Quel est votre vin préféré ?
Eric Beaumard : C’est difficile à dire ! J’avoue une légère préférence pour le Bourgogne et plus précisément l’appellation Vosne Romanée.