Trente-neuf candidats ont participé à la sélection organisée à Paris et si les favoris sont bien présents, des surprises s'accordent au féminin pluriel. Tous se retrouveront le 10 septembre pour l'étape qui désignera les quatre finalistes.
Perturbée par les mouvements de grève dans les transports qui ont conduit certains candidats à annuler leur venue à Paris, la sélection pour le concours du Meilleur sommelier de France a tout de même réuni 39 professionnels venus d'un peu partout en France ainsi que de Suisse, du Royaume-Uni, du Luxembourg et des Etats-Unis. Pour tous, le rythme de cette sélection est allé crescendo...
En guise d'apéritif, un petit exercice autour de la carte de Corse avec des appellations à situer géographiquement. Puis une épreuve en anglais sur le thème de l'Alsace et de l'étiquette du Clos Saint-Urbain du domaine Zind-Humbrecht. L'étape suivante associait la maîtrise des accords mets-vins autour de plats emblématiques de cuisiniers et pâtissiers français ainsi que l'expérience de la gestion. Un premier morceau de choix !
Fabrice Sommier, le directeur des concours, et les membres du comité technique n'en avaient pas fini ! Toujours par écrit et en quinze minutes, les postulants à une place en demi-finale devaient se livrer à l'analyse sensorielle à l'aveugle d'un vin rouge (Château Sociando-Mallet 2008) puis identifier trois boissons : une liqueur de pamplemousse de la distillerie Théo Preiss, une liqueur de violette de la distillerie du Périgord et enfin un amaretto de la maison Auguste Mugniot. Enfin, histoire de faire appel au savoir et non plus aux sens, la sélection s'achevait avec le traditionnel questionnaire recentré sur la connaissance des vignobles français, de ceux qui en sont les acteurs et de la législation. Le tout en soixante minutes...
A l'issue de la correction des copies, dix candidats sortaient du lot. Et c'est à Philippe Faure-Brac, président de l'UDSF, que revenait la mission de mettre un terme au suspense.
De cette liste de demi-finalistes on peut tout d'abord souligner la présence de sommeliers qui connaissent parfaitement le contexte d'une finale pour en avoir déjà disputée. A commencer par Pascaline Lepeltier (Racines à New York) qui est sans doute la plus expérimentée après ses places sur le podium en 2008, 2010 et 2012. A ses côtés, figurent les trois finalistes malheureux de l'édition 2016 du concours : Florent Martin (Le Cinq à Paris), Jean-Baptiste Klein (La Table d'Olivier Nasti à Kaysersberg) et Pierre Vila-Palleja (Le Petit Sommelier à Paris). A noter que tous les quatre sont d'ores et déjà finalistes du prochain concours Un des Meilleurs Ouvriers de France. Une épreuve que vivra également Florian Balzeau (Le Gindreau à Saint-Médard), autre qualifié pour la demi-finale.
Les cinq suivants témoignent de la vitalité qui anime la jeune sommellerie française. Et sa féminisation aussi ! Remarquées notamment par le truchement du concours Chapoutier du Meilleur élève sommelier, Isabelle Mabboux (Impérial Palace à Annecy) et Victoire Helly d'Angelin (La Table d'Olivier Nasti à Kaysersberg) n'ont pas fait le voyage jusqu'à Paris pour rien.
Pas plus que Pierre Jacob (Au Crocodile à Strasbourg), demi-finaliste du MSF en 2016 et sacré Meilleur Jeune Sommelier de France en 2015.
Enfin, Edmond Gasser (Mandarin Oriental à Genève) et Aymeric Pollenne (Hide à Londres) complètent ce plateau de choix. Et tous deux ont déjà du vécu en termes de concours. Ils ont l'un et l'autre disputé une finale du Meilleur Jeune Sommelier de France et si le premier nommé a remporté le Challenge International Sud de France en 2016, le second vient d'être sacré Meilleur Jeune Sommelier d'Angleterre.
Voilà qui promet pour la demi-finale qui, c'est une première, précédera la finale de deux mois et non que de quelques heures comme il était de tradition jusque-là. En effet, les dix candidats retenus seront rassemblés le 10 septembre prochain dans un lieu non encore précisé, pour la deuxième phase. Et c'est alors, au terme d'une journée de concours, que seront désignés les quatre finalistes qui se retrouveront le 11 novembre, à Paris cette fois dans le cadre du salon Equip'Hôtel, pour se disputer le titre.
Entre temps (30 septembre et 1er octobre), cinq d'entre eux auront donc vécu une autre finale, celle du concours Un des Meilleurs Ouvriers de France. Quel programme !
Jean BERNARD