Séminaire Japon
Séminaire Andreas Larsson au Japon
Lors du concours 2007 de meilleur sommelier du Monde organisé à Rhodes en Grèce, Andreas Larsson et Yoichi Sato (Meilleur Sommelier du Japon) s’étaient déjà affrontés.Ils se sont retrouvés en juin 2008 à Tokyo pour organiser un séminaire comparatif de Syrah : Shiraz australienne de Barossa Valley et Syrah Française du nord de la Vallée du Rhone.
Le 6 juin 2008 au Shinagawa Prince Hotel (Tokyo, Minato-ku), organisé par Peter Lehmann Wines Limited.
En préliminaire, M. Kazuyoshi Kogai, président de l’ASI, a remercié le public de sa présence, saluant l’opportunité exceptionnelle que représentait la venue d’Andreas Larsson au Japon.
Andreas Larsson a exposé les particularités du cépage Syrah et ses origines. La Syrah est issue d’un croisement entre deux cépages du sud de la France (Mondeuse Blanche et Dureza) dont l’union a donné l’une des plus extraordianires variétés qui soit. La Syrah, qui a une structure importante, avait auparavant besoin de passer 5 ou 10 ans en barriques pour être accessible. Les techniques modernes de vinification et de viticulture lui permettent maintenant d’être appréciée rapidement. Robert Parker fut à l’origine de cette révolution, dans les années 80, tout comme il l’avait fait pour Bordeaux.
La Syrah présente une couleur foncée et un fruité épicé. Dans la vallée du Rhône, elle comporte plutôt des arômes de cassis et de poivre noir avec une acidité élevée ; elle a donc besoin de temps avant d’être dégustée. Par contre en Barossa (Australie), sa couleur est également très foncée, mais ses arômes tirent plutôt sur le pruneau et sont moins poivrés, allant sur le clou de girofle et le gingembre. Sa saveur est plus douce et plus accessible. La structure en Barossa est plus souple et appréciable plus tôt.
En vallée du Rhône, les ceps sont élevés sur des pentes raides et caillouteuses, ce qui permet d’éviter une trop forte quantité d’eau dans le sol. La vallée de la Barossa aura plutôt un climat méditerranéen. Les étés doivent être chauds dans le Rhône pour permettre à la Syrah de mûrir. Par les vendanges en vert, les viticulteurs du Rhône contrôlent les quantités produites ; cette technique n’est que très peu utilisée en Barossa.
Dégustation comparative :
1. Barossa Shiraz 2005 - Peter Lehmann Arômes : expriment le terroir de la Barossa. Bouche : belle structure aux tanins présents et plaisants, réglisse et longueur en bouche.
2. Coteaux du Tricastin “Chateau des Estubiers” 2005 - M. Chapoutier Epices traditionnelles de la France, légère pointe d’ail. Belle longueur, belle maturité, arômes de violette. Les deux sont encore jeunes mais leur fruité frais est très facile à boire.
Il faut être attentif à la clarté de la robe de ces deux vins.
3. Eight Songs Shiraz 2003 - Peter Lehmann Belle année sèche, avec de faibles quantités très concentrées. Couleur très foncée. Cerise noire, pruneau, chocolat et vanille provenant de l’élevage en barrique, grande complexité en bouche : belle structure, très balancée.
4. Côte Rôtie ‘Brune et Blonde de Guigal’ 2003 - E. Guigal Année chaude et belle. Poivré et fumé, mais toujours avec une élégance féminine.
Lehman et Guigal utilisent ici des barriques neuves, mais grâce à une maturation plus longue dont Guigal est le pionnier, leurs vins ont un très joli fruité qui n’est pas dominé par les arômes empyreumatiques.
5. Stonewell Shiraz 2002 - Peter Lehmann Vieilles vignes de plus de 80 ans, peut-être l’un des meilleurs terroirs de Barossa.
2002 est une année plutôt fraîche avec une température nocturne basse qui a entrainé des vendanges tardives. Les baies étaient petites avec une belle concentration. Myrtilles et cassis, souvenirs d’enfance de fruits des bois. Fraicheur en bouche et différents états de fruité, tanins très murs, une grande complexité. Ce vin ne donne pas l’impression d’avoir été élevé en barriques neuves. Il sera remarquable avec un boeuf de Kobe.
6. Côte Rôtie ‘Cuvée Terroirs’ 2002 - René Rostaing Bon producteur mais l’année a été difficile. La bouche, légère, manque de volume.
Arômes de gibier très agréables.
Commentaires de Yoichi Sato :
« J’ai passé une semaine à Bordeaux il y a deux ans avec Andreas Larsson. Il a beaucoup changé dans son commentaire et son analyse du vin ainsi que dans sa façon de s’exprimer, il était très à l’aise devant les 200 membres de JSA qui étaient venus participer à son séminaire. Devenir Meilleur Sommelier du Monde lui a apporté une plus grande confiance en lui. Ce séminaire était l’occasion pour les participants de déguster des vins de très grande qualité guidés par des commentaires d’un niveau tout aussi exceptionnel. J’étais enchanté de la prestation d’Andreas Larsson et des retours enthousiastes des membres de JSA. »
